Les B-Hunter en mission sur les docks

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Brasschaat, le 3 mai 2016. La Composante Air de la Défense exposait, en présence du Ministre de la Défense Steven Vandeput et du Général-major Aviateur Frederic Vansina, commandant de la Composante Air, la mission nouvellement confiée au 80 squadron UAV (Unmanned Aerial Vehicle ou drone) déployé sur l’ancien aérodrome militaire de Brasschaat, au nord d’Anvers.

La mission est lancée, le B-Hunter s’élance sur la piste 34 de l’ancien aérodrome militaire de Brasschaat.

Surveillance des installations portuaires

Cette tâche additionnelle pour les drones belges se fait en soutien à la police fédérale – et plus spécifiquement de la police portuaire anversoise – et consiste en missions quotidiennes de surveillance des installations portuaires qui s’étendent tant sur la rive gauche que la rive droite de l’Escaut. Elles sont, de toute évidence, décrétées par le niveau élevé de la menace terroriste depuis les attentats perpétrés le 22 mars à Bruxelles et à Zaventem. De plus, l’infrastructure portuaire anversoise se développe sur 129 kilomètres carrés, Anvers est le deuxième port d’Europe (derrière Rotterdam et le 15ème au plan mondial) en termes d’activité : il a traité plus de 16.000 navires en 2013. Le fait que le port belge soit le premier dans le domaine chimique (pétrochimie, mais pas seulement) ne fait qu’accroître les préoccupations sécuritaires engendrées par le climat ambiant.

Une escouade de mécanos s’affaire autour du B-Hunter 274 avant son départ en mission.

Ce n’est pas la première fois que les appareils du 80 squadron UAV prêtent main forte à différents ministères mais, en  l’occurrence, leur mise en œuvre est très judicieuse vu le vaste territoire à couvrir et la pertinence de l’équipement d’observation embarqué par les drones. La caméra infrarouge du B-Hunter transmet des images de très bonne résolution en temps réel à l’équipe en action dans le module GCS (Ground Control Station ou poste de contrôle au sol) d’où le drone est piloté et où les images des observations sont traitées. Le rayon d’action du B-Hunter d’environ cent kilomètres (260 avec antenne relais) et son autonomie de six à huit heures en font l’engin tout indiqué pour de telles missions d’observation et de prévention.

Passage à basse altitude du 274 propulsé par ses deux moteurs Moto Guzzi de 65 CV avant qu’il ne mette le cap sur la zone portuaire d’Anvers toute proche.

Mis en opération depuis plusieurs semaines, le B-Hunter tient ses promesses et son assistance est appréciée, selon  les dires du commissaire de la police portuaire présent à la conférence de presse.

Le cap des 5.000 heures est franchi

L’acquisition de trois systèmes d’UAV B-Hunter fut entérinée par le Conseil des ministres le 10 décembre 1998. Chaque système UAV se composait de six drones et de deux stations de contrôle au sol. Ces appareils sans pilotes à bord furent construits par le consortium Eagle  constitué par la SONACA à Gosselies sous licence de I.A.I. (Israël Aircraft Industries) mais avec une avionique développée par Thalès.

Gros plan sur le B-Hunter 278 sous sa tente de protection avec le panneau célébrant les 5.000 heures de vol du type; on voit bien la caméra vidéo logée dans la boule située sous le numéro d’immatriculation.

 

Les drones bimoteurs furent livrés à la 80ème escadrille, rattachée au 80ème Régiment d’Artillerie à Elsenborn, entre juillet et décembre 2002 pour les deux premiers systèmes, le troisième et dernier l’étant en février 2004. Les appareils furent immatriculés 271 à 289 y compris (le n° 275 fut détruit lors de ses premiers essais en Israël.

Mis initialement en opération par la Force Terrestre, les B-Hunter passèrent à la Composante Air en 2004, conformément au plan de restructuration des forces armées belges entré officiellement en vigueur le premier janvier 2002.

Des B-Hunter belges furent mis en opération depuis Tuzla en Bosnie (ex-Yougoslavie) en 2005 dans le cadre de l’EUFOR ainsi qu’en République Démocratique du Congo en 2006, toujours dans le cadre de l’EUFOR, mais ce déploiement coûta la perte de deux machines, à savoir le n° 285 le 27 juillet 2006 et le n° 277 le 3 octobre 2006, tous deux à Kinshasa.

A partir de 2008, le 80 squadron UAV opéra régulièrement en renfort du MIK (Carrefour des Informations Maritimes) pour des missions de police en mer du Nord afin de débusquer les navires violant l’interdiction totale de dégazer au large de nos côtes.

L’utilisation intensive des B-Hunter de la Composante Air n’a pas provoqué de taux d’attrition anormalement élevé du parc d’aéronefs car, outre les deux drones perdus au Congo et le prototype détruit aux essais en Israël le 30 août 2000, seuls trois appareils furent perdus, à savoir les numéros 271 (18 juin 2010 à De Moeren), 279 crashé à l’atterrissage à Elsenborn le 5 mai 2006 et 282 accidenté à Elsenborn le 5 juin 2007.

Le 80 squadron UAV a fait mouvement vers la base de Florennes où il a pris ses quartiers le 16 octobre 2010.

 

La Ground Control Station, le centre nerveux de la mission, abrite le pilote, l’observateur et le chef de mission face à leurs écrans où les images de la caméra embarquée à bord du drone sont transmises en temps réel.

Fréquemment mis au service de la nation, en plus de ses missions strictement militaires, le 80 squadron UAV affiche un bilan de 5.000 heures de vol en ce printemps 2016. Il devrait substantiellement améliorer ce score d’ici au retrait de service des B-Hunter, lequel devrait intervenir à l’horizon 2020/2021, après prolongation, la date étant initialement planifiée en 2017/2018. Cet allongement de la durée de vie opérationnelle du B-Hunter devrait permettre de le remplacer par un engin et un système à la pointe de la technologie tout en évitant une rupture marquée entre la nouvelle et l’ancienne génération de drones au sein des Forces Armées Belges.

Le Général-major Aviateur Frederic Vansina, commandant de la Composante Air, est interviewé par VTM.

 

Discussion autour du B-Hunter entre le Ministre de la Défense Steven Vandeput (à droite), le Major Fabrice Leroy, CO (Commanding Officer) du 80 squadron UAV (au centre) et un sous-officier spécialiste.

 

Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Brevet B de vol à voile en 1958. Pilote privé avion en 1970. Totalise 600 heures de vol dont 70 d’acro. Un œil droit insuffisant empêche toute carrière dans l’aviation. (Co-)Auteur et traducteur de 41 ouvrages d’aviation publiés en 4 langues depuis 1978. Compétences: histoire, technique et pilotage (aviation civile, militaire ou sportive).

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