Christian Adam : une vie vouée à la formation de pilotes

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Gosselies, le 6 septembre 2012. Nous sommes revenus sur le tarmac de l’aérodrome avec notre Cessna 150 à l’issue d’un vol d’une heure six minutes où j’ai joué le rôle d’élève pilote cobaye pour l’un des derniers vols de Christian Adam en tant qu’instructeur. Agé de 68 ans et natif de Mouscron, comme moi, Christian renonçait effectivement à fin septembre à sa licence d’instructeur VFR (vol à vue) et IFR (vol aux instruments) en avion mono et multimoteur et hélicoptère; il gardera cependant aussi longtemps que possible sa licence de pilote privé : aviateur un jour, aviateur toujours!

Les circonstances étaient donc propices pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur afin de retracer la fabuleuse carrière d’un remarquable pilote et d’un instructeur vol à voile, militaire et civil comme on n’en fait plus…

Cadet de l’air dès la première heure
Dès ses quinze ans, l’âge minimum d’admission, Christian Adam a rejoint l’escadrille des cadets de l’air de Chièvres nouvellement créée en 1960. Il fut lâché en solo sur planeur Ka-4 Rhönlerche le 25 août 1961 et se vit épingler ses ailes de cadet par le Lieutenant-général Aviateur Lucien Leboutte DFC, le premier chef d’état-major de la Force Aérienne Belge, lors d’une cérémonie plénière le 6 juin 1962 à Middelkerke. Christian ne loupait pas un week-end chez les cadets de l’air et eut ainsi l’opportunité de s’essayer aux planeurs Grunau Baby, Ka-6, Ka-13 et même les superbes machines de compétition des années 50 et 60 qu’étaient le Weihe (l’un des huit construits par Focke Wulf dans la première moitié des années 50) et le Condor biplace aux ailes de mouette caractéristiques.

Le jeune cadet de l’air Christian Adam à Chièvres lors de son premier solo le 28 août 1961 à bord d’un planeur Rhönlerche. (Archives Christian Adam)
Lancer au treuil de Christian Adam sur monoplace Grunau Baby PL38 des cadets de l’air en mai 1963 (le PL37 est accroché aux voûtes du Musée de l’Air de Bruxelles). (Archives Christian Adam)

Son assiduité et ses qualités de vélivole lui permirent d’obtenir la qualification de check pilote en 1964 et celle de moniteur en 1967, fonction qu’il inaugura lors du camp d’été à Oostmalle au profit de ses quatre premiers élèves Pierre Vincke, Jean Struyf, Luc Bondroit et Frank Phlippo (qui fit ensuite carrière à la Force Aérienne et fut l’organisateur d’une vingtaine de grands meetings à Coxyde dans les années 70 et 80).

En toute logique, Christian Adam voulait s’engager à la Force Aérienne comme candidat élève pilote à l’issue de ses études techniques en 1961 mais, coup du sort, il fut décidé à l’époque de ne plus recruter que des candidats officiers étant titulaires, au minimum, d’un diplôme d’humanités supérieures. Christian Adam décida alors de rejoindre la Force Aérienne quand même mais, en l’occurrence, l’ECSOFA (école de formation des sous-officiers à Dinant) où il entra le 1er octobre 1961. Il décrocha ensuite le brevet B commando et le brevet B de parachutisme en juillet 1964 à Schaffen dans le cadre de sa formation chez les UDA (unités de défense d’aérodromes devenues air commandos dans les années 80) de mai 1963 à décembre 1964 à Beauvechain. Il passa ensuite au CFM (centre de formation militaire) de Chièvres de 1964 à 1967 pour accéder au statut de moniteur d’éducation physique, fonction qu’il exerça d’abord à Eupen de septembre 1967 à août 1968 et finalement de septembre 1968 à fin octobre 1969 à Bevingen attenant à la base de Brustem qui abritait le Centre de Perfectionnement de la Force Aérienne.

Dans le cadre de la formation para-commando en 1964, saut en parachute du fameux ballon de Schaffen-Diest. (Archives Christian Adam)

Toutes ces activités n’altérèrent cependant pas sa disponibilité et son enthousiasme pour les cadets de l’air, ceux-ci pratiquant le vol à voile lors de certaines fins de semaine de la belle saison et durant les camps des congés de Pâques et des grandes vacances d’été.

Aviateur militaire à pas variable
Ayant appris que la force terrestre recrutait des sous-officiers pilotes pour ses escadrilles d’hélicoptères Alouette II, Christian Adam se résolut à franchir le pas et quitta le Force Aérienne pour aussitôt intégrer la Light Aviation. Il entama sa formation initiale à l’école de pilotage élémentaire de la Force Aérienne à Gossoncourt près de Tirlemont à partir du 27 octobre 1969. L’instruction en vol prodiguée à bord des biplans Stampe & Vertongen SV4b se déroula à Beauvechain, car des pistes en dur étaient en construction à Gossoncourt pour permettre la mise en service des nouveaux SIAI-Marchetti SF 260M (du reste toujours vaillants à la tâche en 2013 au sein de la 5ème escadrille école du 1er wing training de Beauvechain). Il effectua son premier vol solo, un événement mémorable dans la vie de tout pilote, en avion SV4b à Gossoncourt le 9 mars 1970. Cette première et importante étape accomplie, Christian Adam et ses congénères rejoignirent l’école de la light aviation à Brasschaat le 29 juin 1970.

Le jeune élève pilote Christian Adam souriant après son premier solo en SV4b à Gossoncourt le 9 mars 1970; il était de la dernière promotion formée sur le mythique biplan belge auquel s’est substitué le SIAI-Marchetti SF 260M. (Archives Christian Adam)

Cette formation au pilotage des voilures tournantes culmina avec l’obtention des ailes de pilote d’Alouette II le 15 janvier 1971. Des compléments de formation étaient néanmoins indispensables pour atteindre le niveau de pilote de combat et, notamment, un stage de vol en montagne effectué sur Alouette II à Saillagouse dans les Pyrénées Orientales en France.

Christian Adam fut ensuite versé à la 16ème escadrille light aviation basée à Butzweilerhof près de Cologne, escadrille au sein de laquelle il participa à des manœuvres en Grèce en 1971. S’ensuivit la formation au vol tactique en hélicoptère du 10 avril au 10 juin 1972 depuis le site de l’aérodrome militaire de Saint-Hubert.

Des ailes toutes neuves de pilote d’hélicoptère de la light aviation sont épinglées sur la vareuse de Christian Adam à Brasschaat le 15 janvier 1971. (Archives Christian Adam)
Initiation au vol en montagne à Saillagouse sur les contreforts des Pyrénées. (Archives Christian Adam)

Après un cours de moniteur effectué au sein de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre française) à Dax dans le sud-ouest de la France du 19 juin au 28 octobre 1972, Christian Adam rejoignit Brasschaat qui allait devenir son port d’attache jusqu’à la fin de sa carrière militaire quelques vingt ans plus tard.

Une carrière menée à pales battantes
Ayant réintégré Brasschaat et affecté à la 15ème escadrille école, Christian Adam y devint moniteur et initia de très nombreux élèves au pilotage des voilures tournantes. C’est à partir de 1973 qu’il se consacra à de nombreuses missions héliportées au profit de la gendarmerie. Il effectua la toute dernière en l’espèce le 12 avril 1994 depuis l’aérodrome de Saint-Ghislain en compagnie du commissaire (ex-major de la gendarmerie) Legros dans le cadre de la tristement célèbre « affaire Dutroux ».

La mise en service progressive des douze Britten-Norman BN2a Islander (construits par Avions Fairey à Gosselies) entre mai 1976 et février 1977 au sein de la light aviation marqua un tournant important dans la carrière de Christian Adam qui venait en outre d’obtenir le brevet de chef de patrouille vol tactique en Alouette II en avril 1978. Il effectua sa conversion sur bimoteur Islander du 5 décembre 1978 au 7 juillet 1979 et y ajouta la qualification IFR (vol aux instruments) obtenue le 28 mars 1980. Un entraînement en vol rigoureux l’emmena au stade d’instructeur VFR (vol à vue) et IFR (vol aux instruments) dès décembre 1980. Christian Adam formait, à partir de ce moment et indistinctement, des élèves sur hélicoptère Alouette II et sur avion bimoteur Islander et il n’eut dès lors guère l’occasion de chômer!

Lors d’une mission à longue distance (du moins pour l’Alouette II) jusqu’en Corse en février 1985, il en profita avec son ailier pour découvrir l’intérieur sauvage de l’Ile de Beauté et en découvrir les fascinantes cascades tombant vertigineusement des falaises abruptes. Après en avoir pris plein les yeux, les deux équipages se résolurent à regagner la base de Solenzara d’où ils étaient partis mais, parvenus près de la base corse, l’horizon était complètement bouché par un mur de brouillard compact. Ils décidèrent d’une approche en volant au-dessus de la crasse, puis en descendant sur la mer; ils rallièrent ainsi leur port d’attache sans encombre.

En explorant la Corse, justement nommée l’Ile de Beauté, à bord de l’Alouette A42 en février 1985 avec retour imprévu en IFR sur Solenzara (vol aux instruments pour lequel la machine n’était pas équipée). (Archives Christian Adam)

C’est à Christian Adam qu’échut l’honneur d’être le pilote démonstrateur officiel du Britten-Norman BN2a Islander de la light aviation en 1987 et c’est dans le cadre du meeting de Coxyde qu’il effectua sa première présentation en vol face au public. Ces démonstrations se multiplièrent lors de nombreux meetings en Belgique et à l’étranger jusqu’en 1994 avec beaucoup d’originalité pour une machine assez ingrate en termes de possibilités acrobatiques… Par exemple, lors du meeting de Liège-Bierset en 1993, Christian Adam fut le seul parmi les pilotes à faire des abattées et des renversements avec son Islander car, en pilote expérimenté, il en tirait ce qui pouvait rendre son show plus spectaculaire.

Tous ceux que Christian Adam aime : son épouse Nadine, sa fille Cathy, son fils Vincent et… son Britten-Norman dont il était le démonstrateur officiel pour la light aviation. La photo a été prise lors du meeting de Wiltz-Noertrange au Grand Duché du Luxembourg le 10 juillet 1988. (Archives Christian Adam)

Le vol de la formation dite des « 24.000 heures de vol » le 12 décembre 1988 fut un des moments grandioses de la carrière militaire de Christian Adam qui, aux commandes de l’Islander immatriculé B-11, était leader d’une formation ayant pour ailiers les Alouette II pilotées par Roger Duquesnoy et Jacques Dehenau et, fermant la marche, le Puma G-03 piloté par Dany Legros; chaque pilote venant de passer le cap des 6.000 heures de vol, la formation en totalisait donc… 24.000!

Prêts pour une exercice de vol tactique depuis l’aérodrome militaire de Saint-Hubert le 7 juin 1990 : à gauche Christian Adam, à droite Jacques Dehenau, l’équipage vainqueur de l’exercice. (Photo Jean-Pierre Decock)
Christian Adam dans le siège de l’instructeur (à droite) d’un bimoteur Islander en courte finale sur la piste 25 de Charleroi-Gosselies. (Archives Christian Adam)

Christian Adam se livra encore de 1992 à 1995 à la chasse aux pollueurs de la mer du Nord à bord de l’Islander B-2 spécialement équipé à cet effet et effectua plus d’un repérage fructueux; du reste ce même appareil, devenu civil dans l’intervalle, se livre toujours aux mêmes missions en 2013 (OO-MMM / Belgian North Sea Aerial Survey).

Mission de traque des navires pollueurs en mer du Nord à bord de l’Islander B02 doté de moyens spéciaux de détection au début des années 90. Cet appareil accomplit toujours de telles missions de nos jours mais depuis 2006 sous l’immatriculation civile OO-MMM. (Vos/SID)

Pour l’anecdote, Christian Adam évoque encore son appontage à bord du Godetia de la Force Navale en avril 1992 pour faire un petit coucou à ses anciens élèves Pierre Lejeune et William Blomme, pilotes d’Alouette III à la marine.

La commande d’hélicoptères Agusta A 109 en 1988 pour mise en service à partir de 1992 amena Christian Adam à exécuter plusieurs missions aux commandes d’un Islander vers la maison mère en Italie, bien que les hélicoptères pour la Belgique aient été assemblés chez SABCA à Gosselies. Proche de la fin de carrière, il ne se vit pas offrir l’opportunité d’une conversion sur le nouvel hélicoptère biturbine de l’aviation de la Force Terrestre.

L’Adjudant-chef Aviateur Christian Adam fut pensionné le 1er avril 1995 et effectua son dernier vol militaire en Alouette II en compagnie de Jean-Yves Dantinne, instructeur et l’un de ses anciens élèves, qui a péri tragiquement durant l’été 2012 en heurtant avec son hélicoptère civil le câble du téléphérique de Huy lors d’une mission photographique ainsi que du Colonel Aviateur de Gruben, sont tout premier élève et à l’époque instructeur en chef à Brasschaat, lequel est également décédé en 2012.

Le bilan est plus qu’élogieux pour Christian Adam au terme d’une carrière militaire bien remplie : plusieurs centaines d’élèves formés témoignent de son talent à enseigner, à transmettre son expérience, et les 8.500 heures de vol, dont 5.000 sur Alouette II et 3.500 sur Britten-Norman BN2a Islander sans accident ou incident notoire, témoignent de son exceptionnel savoir-faire : une belle performance!

Dans le civil, mais avec un manche (et une commande de pas cyclique) dans le poing
Déjà pendant son parcours militaire très actif, Christian Adam avait volé en tant que volontaire avec l’Alouette III immatriculée OO-PCB de Héli-secours de 1981 à 1987 en compagnie, entre autres, de Paul Aelaerts et de Chuck Matterne, également anciens de la light aviation. Il s’était également porté volontaire pour les vols sanitaires durant les week-ends à raison de six mois au départ de l’hôpital Sainte Camille à Namur et, pour l’autre semestre, depuis le AZ Sint-Jan de Bruges.

L’Alouette III de Héli-secours immatriculée OO-PCB (ex-protection civile O-PCB) à bord de laquelle Christian Adam effectua maintes missions entre 1984 et 1987; elle est vue ici prête à décolle de l’hélistrip de Beernem (Bruges) le 16 mai 1985. (Archives Christian Adam)

C’est cette vocation de pilote secouriste qui se réveilla après son départ à la pension et qui l’amena à participer à l’aventure, la première du genre en Belgique, lancée par le Docteur Maquoi à Bra-sur-Lienne en province de Liège. En conséquence, il réalisa sa transformation sur Sikorsky S 76, d’abord sur simulateur de vol à West Palm Beach en Floride, ensuite par la prise en main de l’hélicoptère à Willemshafen en Allemagne de juin à août 1997. Devenu pleinement opérationnel, Christian Adam eut dès lors l’hélistrip de Bra-sur-Lienne comme base de départ de nombreux vols sanitaires pour la période courant de septembre 1997 à septembre 1999, lorsqu’il quitta le navire suite à des différends profonds sur la façon de mener les opérations avec les propriétaires allemands de l’hélicoptère pris en leasing par l’organisation du Docteur Luc Maquoi.

Le vol de la formation dite des 24.000 heures menée le 12 décembre 1988 par Christian Adam là bord de l’Islander B11/OT-ALK avec les Alouette II pilotées par Roger Duquesnoy (ailier gauche) et Jacques Dehenau (ailier droit) avec Dany Legros qui ferme la marche avec le Puma G03. En fait, chacun des quatre pilotes venait de franchir le cap des 6.000 heures de vol, d’où le total de 24.000. (Archives Christian Adam)
La bande des quatre des 24.000 heures se réunit annuellement pour de joyeuses agapes, en l’occurrence à Namur le 17 novembre 2011 : devant un Robinson R-44, de gauche à droite debout : Jacques Dehenau et Roger Duquesnoy; agenouillés : Dany Legros et Christian Adam. (Archives Christian Adam)

Dès lors, Christian Adam consacra tout son temps et toute son énergie à former de jeunes pilotes tant au pilotage VFR qu’IFR au sein du New General Air Center basé à Charleroi-Gosselies et dirigé par Berty Graux, également ancien pilote d’hélicoptères à la light aviation et où un autre ancien officiait aussi comme instructeur, Marcel Baudaut. Il y devint encore examinateur avion et hélicoptère pour le compte de l’administration de l’aéronautique, compétences qu’il a exercées avec tact et fermeté jusque fin septembre 2012.

Décollage accéléré pour la première mission de Christian Adam à bord du Sikorsky S 76 « Spirit of Saint Luc » (patron des médecins) au départ de l’hélistrip de Bra-sur-Lienne le 18 septembre 1997. (Archives Christian Adam)

De toute son immense carrière d’aviateur totalisant plus de 14.000 heures de vol et une qualification sur six types de planeurs, douze types d’avions et sept types d’hélicoptères, Christian Adam n’eut que quelques rares moments d’angoisse et de fait lorsque la petite lampe rouge a par deux fois clignoté frénétiquement au tableau de bord de son Alouette II, signalant la panne sèche imminente; c’était chaque fois lors d’une mission pour le compte de la gendarmerie parce que l’observateur insistait pour encore effectuer quelques observations… Heureusement, les deux fois l’hélicoptère rallia Brasschaat sain et sauf mais avec dans le réservoir juste de quoi voler encore moins de dix minutes. Par contre, si on lui demande ce qu’il a vécu de plus exaltant au cours de sa longue carrière de pilote, il répond sans hésiter que c’est, lors de jours avec un ciel bas et lourd, d’effectuer une percée IFR et de jaillir brusquement dans le soleil étincelant qui se réverbère sur la crête immaculée des nuages. Nous le comprenons, pour l’avoir vécu aussi, et souhaitons à Christian de revivre maintes fois et longtemps encore ce moment de bonheur intense qui est l’apanage des seuls aviateurs.

Dernier vol de Christian Adam (à gauche) en tant qu’instructeur avec l’auteur ayant (bien volontiers) servi d’élève cobaye à bord du Cessna 150 OO-CHD du New CAG, c’était à Gosselies le 6 septembre 2012 après un formidable vol d’une heure six minutes sous un soleil radieux. (Photo Jean-Pierre Decock)

Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Brevet B de vol à voile en 1958. Pilote privé avion en 1970. Totalise 600 heures de vol dont 70 d’acro. Un œil droit insuffisant empêche toute carrière dans l’aviation. (Co-)Auteur et traducteur de 41 ouvrages d’aviation publiés en 4 langues depuis 1978. Compétences: histoire, technique et pilotage (aviation civile, militaire ou sportive).

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