SAR meet 2010 à Coxyde

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Coxyde, le 19 mai 2010. C’est la journée la plus chaude, du point de vue météo mais aussi des épreuves, du SAR Meet international organisé cette année à Coxyde par la 40ème escadrille. C’est en effet une tradition bien ancrée au sein de l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) depuis 1967, lorsque le premier « rescue meet » fut mis sur pieds à l’initiative du Major « Pinky » Carpels, commandant à l’époque le flight hélicoptères de la Force Aérienne Belge.

Le Seaking MK 48 immatriculé RS03 de la 40ème escadrille vient de terminer l’épreuve d’hélitreuillage. L’appareil porte le macaron apposé en 2006 pour commémorer les 30 ans de service du Seaking en Belgique. Son équipage était composé du Lieutenant Balcaen, pilote, du Commandant Geerts, co-pilote, du 1er Sergent-major Sven Scherpereel, mécanicien de bord, du 1er Sergent Sébastien Dehaemers, plongeur, de l’Adjudant Philippe Dobbelaere, opérateur SAR & radar et du Sergent Matheus Verschoore, infirmier navigant.

Depuis lors, l’événement se répète à intervalles réguliers, mais sous la qualification de la mission de base des unités qui y concourent, c’est-à-dire S.A.R. (search and rescue) Meet. Cet exercice interallié se déroule tour à tour dans l’un ou l’autre pays membre de l’organisation et, cette année, c’était le cas en Belgique entre les 17 et 21 mai. Comme à l’accoutumée, cet exercice très spécifique a permis de renforcer les capacités opérationnelles et le professionnalisme des équipages des nations participantes et ce dans un climat de saine émulation et de franche camaraderie.

L’Alouette III du flight héli de la marine regagne le hangar, une fois les épreuves accomplies, avec comme pilote le 1ste Luitenant ter Zee Tony Mazy, le 1er Maître-chef Alain Stratsaert comme mécanicien navigant et opérateur du treuil et l’Adjudant Dirk De Kerf, plongeur.

Une belle brochette de participants
Le SAR Meet 2010 mettait huit équipages représentant sept nations en compétition sur la plate-forme de Coxyde ou B.Koks en langage militaire.

Le pays invitant, la Belgique, était le seul à aligner deux équipages, soit un Seaking MK 48 appartenant à la 40ème escadrille et une Alouette III du Flight Heli de la marine rattaché organiquement à la 40ème escadrille. Les autres pays participant étaient l’Allemagne qui avait envoyé un équipage du Marineflieger Geschwader (MFG) 5 de Kiel sur Seaking MK 41, tandis que la France avait dépêché une équipe sur SA 330 Puma de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées de Cazaux et les Pays-Bas une du squadron 303 de Leeuwarden sur Agusta-Bell AB 412. Y participaient également, un équipage polonais fort étoffé du 2ème escadron de transport et de liaison venu de Cracovie avec un Mil Mi-8 Hip, une équipe espagnole de l’escuadron 801 avec un SA 330J Puma (type HD 19 à l’Ejercito del Aire) basé à Majorque aux Baléares et un équipage transalpin du 15 stormo/83 centro SAR venu de Rimini avec un Agusta-Sikorsky HH-3F Pelican.

Le Seaking MK 41 immatriculé 89+52 du MFG 5 de Kiel a terminé l’exercice d’hélitreuillage et va entamer celui du putting.

Le détachement SAR de l’aéronavale française sur AS 365 Dauphin et le 243ème escadron tchèque sur Sokol W-3A avaient dû déclarer forfait, tandis que le Seaking HAR.3 jaune du squadron 22 de la RAF n’avait pu décoller de sa base anglaise à cause du nuage de cendres émis intempestivement depuis quelques semaines par le fameux volcan islandais au nom imprononçable…

L’Agusta-Sikorsky HH-3F (MM81343/15-3) du 15 stormo/83 centro SAR de l’Aeronautica Militare Italiana en pleine épreuve d’hélitreuillage de précision.

Un éventail très varié de voilures tournantes
Lorsque sept nations participent à une compétition, il est logique de s’attendre à voir des machines de types très divers, quoi qu’une alliance comme l’OTAN ait engendré une uniformisation manifeste des matériels militaires ces deux dernières décades. Malgré tout, les intervenants du SAR Meet de Coxyde étaient de gabarits, de tailles et de capacités opérationnelles très variés. Les seules standardisations au niveau des hélicoptères furent constatées avec les Puma alignés par les Français et les Espagnols, de même que les Seaking mis en œuvre par les Belges et les Allemands, mais cela fait quand même deux types pour quatre appareils, les autres rendant définitivement le parc disparate avec l’Agusta-Sikorsky HH-3F des Italiens, le Mil Mi-8 Hip des Polonais, l’Agusta-Bell AB 412 des Néerlandais et enfin la petite mais vaillante Alouette III des marins belges qui leur rend d’éminents services depuis 1970!

L’Agusta-Bell AB 412 du squadron 303 de la Koninklijke Luchtmacht, basé à Leeuwarden, aux couleurs SAR très flashantes était piloté par le Kapitein Ed van Scherpenzeel et le 1ste Luitenant Geert Veldhuis, l’opérateur du treuil était le Sergeant-majoor Nol Breukel, tandis que le plongeur ou duiker était le Sergeant Patrick Parissus.
Le SA 330J Puma (numéro de construction 1602, immatriculation espagnole HD19-7) de l’escuadron 801 basé à Majorque fut le seul, à l’issue des épreuves, à saluer la presse par un magistral bow bien appuyé; l’hélicoptère avait un équipage composé du Mayor Bauza, des Capitan Martin et Ramiro, du Tenente Pulido, tous quatre pilotes, ainsi que des mécaniciens navigants Brigadas Cabezas et Moyamo et des Cabos Primeros Jose Mendez et Collado comme opérateur treuil et plongeur.

Equipages à l’action
Vu la courte durée du SAR Meet 2010, le programme relativement chargé des activités était donc immanquablement très concentré.

Jour J-1: arrivée des participants à Coxyde.

Alors que le SA330 Puma français (numéro de construction 1657/AX) de l’escadron 1/67 Pyrénées de Cazaux se présente sur la zone où a lieu l’exercice d’hélitreuillage, le Mil Mi-8 polonais passe au loin pour rejoindre le point d’attente avant d’entamer le même épreuve.

Jour J (18 mai): après un briefing détaillé, les équipages subissent l’épreuve de navigation de précision, exercice capital pour les missions de recherche et de sauvetage, toujours effectuées dans l’urgence et pour lesquelles toute erreur de navigation est insupportablement pénalisante. Même avec des hélicoptères, une navigation « pinpoint » ne se fait pas nécessairement les doigts dans le nez, même pour les équipages locaux…

Le Puma du 1/67 Pyrénées dégage la zone après avoir réussi ses épreuves d’hélitreuillage et de putting avec distinction, car c’est l’équipage vainqueur du SAR Meet. Il se composait du Capitaine G. Quinquis, commandant de bord, du Capitaine Bordes, second pilote, du Sergent Vaudeleau, mécanicien sol, du Sergent-chef Lecomte, mécanicien navigant, de l’Adjudant Ceyrat, technicien avionique, du Sergent-chef Ozoux, mécanicien treuil, de l’Adjudant Roux et du Sergent Agnus, tous deux plongeurs.

Jour J+1: c’est le jour crucial et avec le plan de travail le plus chargé. Une matinée d’exercices de survie et de sauvetage en mer dans une piscine de grande profondeur où les participants sont équipés de leur tenue de vol intégrale (casque y compris) pour manier le canot pneumatique de sauvetage en étant équipés des gilets du même nom bien gonflés, ce n’est pas, comme qui dirait, un jeu de plage…

Le Mil Mi-8 Hip (n° 627) du 2ème escadron polonais de liaison et de transport basé à Cracovie remonte son plongeur lors de l’épreuve d’hélitreuillage; de toutes les machines participantes, celle-ci était la seule à avoir la porte et le treuil positionnés du côté gauche de l’appareil.

Revenus à l’aérodrome, les participants se livrent alors à l’épreuve la plus difficile de toute la rencontre, en l’occurrence l’hélitreuillage (winching) de précision chronométré et suivi d’un putting consistant à lancer, depuis l’hélicoptère en vol stationnaire, des balles dans la cible ad hoc au sol. Tour à tour, les appareils en compétition se livrent à ces épreuves et, pour couronner la journée majeure du SAR Meet 2010, se lancent ensuite dans des passages en formation au dessus de la base pour le plus grand plaisir de ceux qui se trouvent au sol. Vu les performances et les dimensions extrêmement variées des hélicoptères en présence, les appareils sont assez distants les uns des autres, tant il est vrai que si pour le vol en formation en avion, un bout d’aile constitue un bon repère fixe, il n’en va vraiment pas de même pour les extrémités d’un rotor perpétuellement en mouvement. N’empêche, le spectacle est quand même super.

Briquer le pont des navires est une tradition séculaire dans toutes les marines du monde et la marine belge n’y échappe pas, à voir l’ardeur avec laquelle l’équipage de l’Alouette III astique son hélicoptère sitôt posé et sans que le moteur ait le temps de refroidir.

Cette journée clôture les épreuves et les points obtenus par les uns et les autres sont calculés et le classement final est établi. Ce sont les Français du 1/67 Pyrénées qui accèdent à la marche la plus élevée du podium, suivis par les Allemands du MFG 5.
La journée se termine par les réjouissances d’usage.

Devant son Mi-8 Hip, l’équipage polonais au grand complet et comprenant les Capitaines Kiczynski, pilote et Wroblewski, co-pilote, ainsi que l’Adjudant Szewczyk et les sous-officiers Jagla et Stepniak.

Jour J+2: après l’effort, le réconfort: la journée est dédiée à des activités sociales et touristiques, notamment une visite de Bruges très appréciée par les équipages étrangers.

Le bureau du Mil Mi-8 Hip à la facture si typiquement russe!

Jour  J+3: c’est le grand départ, les équipages regagnent leurs bases respectives, riches des nouvelles expériences vécues qui leur permettront d’être encore plus performants dans les missions de recherche et de sauvetage qui leurs sont dévolues.

Remerciements aux Colonel P. Stams et Lieutenant E. Foblets de Composair-IPR

Textes et photos: Jean-Pierre Decock

 

Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Brevet B de vol à voile en 1958. Pilote privé avion en 1970. Totalise 600 heures de vol dont 70 d’acro. Un œil droit insuffisant empêche toute carrière dans l’aviation. (Co-)Auteur et traducteur de 41 ouvrages d’aviation publiés en 4 langues depuis 1978. Compétences: histoire, technique et pilotage (aviation civile, militaire ou sportive).

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