Le 9 avril 1961, deux avions entrèrent en collision en vol, tuant les deux pilotes. Le Tiger Moth OO-EVL remorquait le Rhönlerche OO-ZUZ. Lorsqu'ils eurent suffisamment d'altitude, le pilote du Rhönlerche se détacha. Peu après, les deux appareils entrèrent en collision et s'écrasèrent près de l'aérodrome de Zwartberg.
J'ai reçu les informations suivantes de Jan Lantmeeters :
Une journée sombre pour les « Limburg Wings ».
Deux avions de l'aérodrome municipal de Genk se sont écrasés dans la lande d'Opglabbeek.
Les deux pilotes gravement mutilés sont morts dans leur avion détruit.
Dimanche soir, à 17h39 précises, un biplan et un planeur de l'aérodrome municipal de Genk sont entrés en collision avec un bruit violent au-dessus des landes près d'Opglabbeek et se sont écrasés. Les deux pilotes, grièvement blessés, ont péri dans l'épave de l'appareil.
On peut qualifier de tragique le fait que cette catastrophe – la plus grave de l’histoire de l’aérodrome de Zwartberg – se soit produite quelques jours seulement après que le gouverneur Roppe, lors de l’inauguration des avions sur cette base le lundi de Pâques, ait souhaité bonne chance à l’aviation limbourgeoise.
Accident à 500 mètres d'altitude
L'enquête devra déterminer exactement comment l'accident s'est produit ; alors qu'il y avait plusieurs personnes sur la terrasse de l'aéroport au moment de la catastrophe, autour de l'épouse d'un des pilotes décédés, tout s'est passé si vite que l'incident avait déjà eu lieu avant même que les témoins ne puissent s'en rendre compte.
Profitant du temps clair pour voler, il y avait une foule considérable hier après-midi à l'aérodrome municipal de Genk, qui connaît actuellement un essor grâce aux efforts du conseil municipal de Genk et des membres de l'association "Limburgse Vleugels".
Vers cinq heures et demie, le Tigermoth OO-EVL, un biplan piloté par Raymond Lantin, 43 ans, chef de train du service technique communal de Genk, marié et père de deux enfants, et pilote expérimenté avec de nombreuses heures de vol à son actif, décolle de la piste ; l'appareil tracte un planeur sur un câble, le Rönlecher ZUZ, piloté par Xavier Delwaide, 17 ans, qui habite Weg naar Beverst à Bilzen.
Le décollage s'est déroulé normalement et, comme d'habitude, les deux avions ont volé contre le vent, en direction de la décharge de charbon de Zwartberg.
L'accident a dû se produire à peu près au-dessus du lieu du crash, à une altitude d'environ 500 mètres : après que le planeur se soit séparé du biplan, l'un des deux avions a effectué un virage fatal, entrant en collision l'un avec l'autre et s'écrasant.
Les deux avions détruits
Les ailes brisées, les deux appareils s'écrasèrent en vol stationnaire, laissant tomber des fragments de fuselage au passage. Le planeur atterrit sur la piste de Zwartberg-Opglabbeek, presque au niveau du terril de la mine de charbon, et le jeune pilote, grièvement blessé, coincé entre les débris, fut irrécupérable. Le Tigermoth effectua un nouveau virage, mais s'écrasa un peu plus loin dans la lande, le nez au sol, se retourna et prit immédiatement feu. Le pilote de cet appareil fut également tué sur le coup.
Entre-temps, l'incendie s'était propagé sur une grande partie de la lande aride, et les pompiers de Genk, arrivés très rapidement sur les lieux, furent chargés de décrire l'incendie. Cette scène dantesque se termina par des morceaux de fer tordus sur la lande noircie.
Un revers majeur pour l'aviation
Le bruit assourdissant de la collision a surpris de nombreuses personnes, et la route reliant Zwartberg à Opglabbeek a rapidement été envahie par les badauds. Heureusement, la police de Genk est rapidement arrivée, ainsi que la gendarmerie, dirigée par le capitaine de frégate Torfs et l'adjoint Flamey. Le bourgmestre Bijnens de Genk, ainsi que son chef de cabinet, M. Theunissen, et de nombreux représentants du gouvernement se sont également rendus sur les lieux, tandis que le parquet de Tongres était encore attendu dimanche soir.
Il va sans dire que cette catastrophe, dont les connaisseurs peinent à imaginer l'ampleur, constitue un sérieux revers pour l'association « Limburgse Vleugels », qui, après avoir été pionnière dans notre province, a désormais percé et connu une période florissante. Outre les dégâts matériels, estimés à 300 000 francs, on compte surtout la perte de deux vies humaines et, sans aucun doute, un coup dur pour le moral de l'association.
L. Briers
Le Belang van Limburg, lundi 10 avril 1961, pages 1 et 2.
Ailes brisées à Genk
Deux pionniers ont donné leur vie pour le sport moderne
Dans notre précédent numéro, nous avons publié un compte rendu détaillé d'un accident qui a en réalité fait plus que quelques morts sur la route. Au printemps, dans l'espace aérien au-dessus de l'aérodrome de Limburg Wings à Zwartberg, un planeur et un avion de sport Tigermoth sont entrés en collision, tuant un père de deux enfants et un jeune homme de 17 ans.
Les habitants des « Limburgse Vleugels » ressentent peut-être ce coup dur. Les pages juvéniles et pourtant optimistes de leurs annales, presque trop confiantes, sont en effet remplies d'une colonne de deuil : les deux premières victimes de leur sport moderne.
Nous pensons ici à Xavier Delwaide, 17 ans, originaire de la route de Beverst à Bilzen, fils de M. René Delwaide. Cette famille distinguée avait déjà tragiquement perdu un fils. Aujourd'hui, le ciel a emporté un autre enfant. Xavier a dû reprendre ses études secondaires hier, lundi. Dès son plus jeune âge, grâce au passe-temps de son père, il était un passionné d'aviation. Il faisait décoller des modèles réduits d'avions à Heiwiek et a récemment obtenu son brevet de pilote de planeur à Saint-Hubert.
Dimanche après-midi, il quitta la maison à vélo. Son père, qui ne pouvait l'accompagner à son aérodrome habituel de Zwartberg en raison d'une communion, lui fit remarquer : « Ne sois pas en retard, mon fils ! »
Xavier, un garçon sérieux, assura à ses parents qu'il partirait à 19 heures pour être en forme pour l'école le lendemain. Il se rendit à vélo jusqu'à Zwartberg et avait déjà effectué un vol en planeur lorsque le destin les emporta, lui et le pilote de sa dépanneuse.
Nous nous souvenons également de Raymond Lantin, 43 ans, chef de train des Services Techniques Communaux de Genk et père de deux enfants. Un pilote talentueux ! Il connaissait son métier. Mais un incident s'est produit à 500 mètres au-dessus du terril. Le Tigermoth de M. Lantin est entré en collision avec le planeur de Xavier Delwaide. Deux membres prometteurs du club en ont payé le prix d'une mort prématurée. Puisse leur sacrifice inciter les membres restants à pratiquer avec encore plus de prudence un sport récemment encouragé avec tant d'enthousiasme par le gouverneur Roppe et son épouse.
L. Sterken
Le Belang van Limburg, mardi 11 avril 1961, p. 1.
Raymond Lantin
x Irène Pansaerts
° Genk 17 août 1919
+ Genk 9 avril 1961
Funérailles : mercredi 12 avril 1961 en l'église Saint-Martin de Genk.
Lieu du décès : Stoffelbergstraat 5 (St.-Maartensberg), Genk.
Le Belang van Limburg, mardi 11 avril 1961, page 9
Xavier Delwaide, étudiant, membre des Limburgse Vleugels
° Hasselt, le 26 mars 1943
+ Opglabbeek 9 avril 1961
Funérailles: jeudi 13 avril 1961 en l'église St. Maurice de Bilzen.
Lieu du décès : Rooierweg 4, Bilzen.
Le Belang van Limburg, mercredi 12 avril 1961, page 9
Le pilote Raymond Lantin enterré à Genk
L'accident survenu à l'aéroport municipal de Zwartberg est encore très présent dans les mémoires ; deux personnes ont perdu la vie : Raymond Lantin, chef de train des services techniques municipaux, a été enterré hier.
La participation était massive de toutes les classes sociales, à tel point que l'accueil de la dépouille dans la Stoffelbergstraat a dû être interrompu afin de permettre le déroulement normal des funérailles.
Après la levée du corps, une oraison funèbre fut prononcée par le vénérable échevin Leo Bijnens, président du Limburgse Vleugels, après quoi le cortège funèbre se forma et se dirigea vers l'église Saint-Martin.
En tête se trouvait un cordon de police commandé par l'inspecteur Buntinx, suivi d'un cordon de pompiers dirigé par le capitaine-commandant Houben. Puis, portée sur les épaules des employés municipaux, la dépouille du regretté pilote Lantin, drapée du drapeau tricolore, tandis que les pilotes des Ailes limbourgeoises formaient le cordon d'honneur. Viennent ensuite les plus hauts fonctionnaires municipaux et leurs familles.
Plus de 25 compositions florales ont été transportées dans le cortège funèbre.
Dans l'église principale de Saint-Martin, le service funèbre a donc été célébré par Son Éminence le Chapelain Vendrix pour une assistance extraordinaire.
Au cimetière communal, les oraisons funèbres ont été prononcées par le directeur Irg. François, au nom du service technique, par le conseiller municipal Vandoren et par Michel Bollen, président de l'association de pêche à la ligne « De Mijnstreek ». Toute la région minière de Genk a ainsi exprimé sa plus profonde sympathie pour la perte d'un travailleur dynamique et d'une personnalité attachante, dont le décès est survenu de manière trop inattendue et prématurée.
Le Belang van Limburg, jeudi 13 avril 1961, p. 5.



