Mémorial au 609e escadron de la RAF

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Six-O-Nine devint un groupe diversifié de nombreuses nationalités, incluant non seulement des Britanniques, des Canadiens, des Australiens, des Néo-Zélandais et des Sud-Africains, mais aussi des Américains, des Français, des Norvégiens, des Rhodésiens, des Irlandais, des Mauriciens, des Polonais, des Argentins et, surtout, de nombreux Belges. Pas moins de 55 pilotes belges servirent sous les couleurs du 609e Escadron pendant la Seconde Guerre mondiale, et trois d'entre eux en assumèrent également le commandement à un moment ou à un autre : Manu Geerts, Raymond Lallement et Charles Demoulin. L'histoire raconte que Michael Robinson (Escadron n° 87) fut blessé pendant la bataille de France et entra en contact avec des aviateurs militaires belges qui l'aidèrent à rentrer en Grande-Bretagne. C'est pourquoi il fit également venir plusieurs Belges au 609e Escadron lorsqu'il rejoignit l'unité en tant que commandant. Ils pilotèrent d'abord des Spitfire et furent parmi les premières unités à piloter le successeur du Hawker Hurricane, le Hawker Typhoon. Le Typhoon ne connut pas un franc succès en tant que chasseur pur, mais il trouva sa place en soutenant l'avancée des troupes terrestres après le débarquement de Normandie, servant de chasseur-bombardier et de plateforme pour les lance-roquettes non guidés (RP). Dans ce rôle, cependant, il était également vulnérable, notamment à la DCA allemande, et quinze pilotes belges furent tués au sein du 609e Escadron.

Jean de Selys-Longchamps est sans conteste l'un des membres les plus éminents de l'escadron 609. Durant la campagne des 18 jours, il servit comme officier au sein du Premier Régiment des Guides. Depuis le sud de la France, il tenta de rejoindre la Grande-Bretagne et y arriva en décembre 1940. Il reçut une formation de pilote et rejoignit l'escadron 609. L'une de ses missions les plus marquantes fut le bombardement du quartier général de la SIPO-SD (et non de la Gestapo, comme l'affirment de nombreuses sources) sur l'avenue Louise à Bruxelles, le 20 janvier 1943. Son indépendance lui valut d'être rétrogradé, mais son buste trône aujourd'hui fièrement au milieu de l'avenue Louise, face au bâtiment, tandis qu'une plaque commémorative sur la façade commémore son exploit. Il ne survécut cependant pas à la guerre : lors d'un débarquement à Manston dans la nuit du 15 au 16 août 1943, après une mission au-dessus du continent, son avion endommagé s'écrasa, tuant Jean de Selys-Longchamps.

La famille de Selys-Longchamps s'est installée à Waremme en 1827, et il y a toujours un château portant son nom, aujourd'hui propriété de la famille della Faille. C'est peut-être pour cette raison que Waremme a décidé d'ériger un mémorial au No. 609 Squadron RAF. Le mémorial a été inauguré le 7 septembre 2003, place du Roi Albert 1er. L'insigne de l'escadron, portant la devise « Tally Ho », est incrusté dans le mur latéral gauche du Centre d'Information Provinciale de Liège. Sous l'emblème se trouve une plaque gravée avec le texte : « 7 septembre 2003 – Hommage de la ville aux pilotes du Fighter Squadron 609 et à la jeunesse héroïque – Afin que le souvenir du courage et du sacrifice soit entretenu par les bénéficiaires d'une société libre et démocratique ».