Casteau, le 1er novembre 2011. Dans ce village du Hainaut, sous-commune de Soignies, sur le site de l'ancien camp militaire de Casteau, se trouve le SHAPE (Quartier Général des Puissances Alliées en Europe) depuis le 31 mars 1967. Depuis la guerre en Libye, le SHAPE et Casteau ont régulièrement fait parler d'eux. Je me trouve à l'entrée principale du SHAPE, rue Grande. Deux emplacements de ce vaste site servaient autrefois d'aérodromes. Hangar Flying revient sur l'histoire de Casteau, l'un des premiers aérodromes belges et, pendant de nombreuses années, le siège de l'Aéro-Club du Hainaut (ACH).
Les environs immédiats de l'entrée principale du SHAPE sont plutôt tristes : maisons abandonnées, circulation dense et commerces désuets. Quelques kilomètres plus loin se trouve le centre du village de Casteau, charmant et tranquille, près d'une église. Je me promène dans le lotissement de Casteau, principalement occupé par des villas. J'essaie d'engager la conversation à plusieurs reprises, mais ce sont généralement des passants anglophones qui résident temporairement ici et travaillent pour le SHAPE. Le passé du site ne les intéresse pas. Il est étrange que tout le monde parle du Camp de Casteau, alors qu'il est en réalité situé sur les communes de Masnuy-St-Jean, Masnuy-St-Pierre, Les Bruyères et Maisières.
1909, le début d'un aéroport
Grâce à l'arrêté royal du 24 février 1909, l'Aéro-Club belge fut autorisé à utiliser une partie du terrain d'entraînement de Casteau pour des essais d'avions. De nombreux amateurs et ingénieurs, convaincus d'avoir inventé la machine volante idéale, avaient également besoin d'un terrain où expérimenter en toute tranquillité.
L'aérodrome était une prairie d'environ 200 hectares. Selon l'Annuaire de l'Aéro-Club de Belgique de 1911, il n'y avait qu'une heure et vingt minutes de train entre Bruxelles-Central et Mons, avec une correspondance locale en tram jusqu'à Casteau.
Entre mai et juillet 1909, un hangar en bois (14 x 15 mètres) et un buffet furent construits. Des publicités étaient affichées sur un mur latéral du hangar et sur le toit du buffet. Les personnes souhaitant survoler le site devaient introduire une demande auprès du secrétariat de l'Aéro-Club de Belgique.
![]() | Les premiers bâtiments en bois de l'aérodrome de Casteau (emplacement 1 sur la carte). À gauche, le hangar, à droite, le bar. Remarquez la publicité sur les deux bâtiments. (Archives Jean-Pierre Lauwers) |
Ces premiers bâtiments étaient situés près des rues de Binche et Brisée, près du croisement avec la rue du Foyau (numéro 1 sur Google Maps). Le Café de l'Aviation se trouvait à ce croisement. Comme à proximité d'autres aéroports (pensez à l'établissement À l'Aviation à Berchem-Sainte-Agathe), la classe moyenne souhaitait tirer profit de l'intérêt croissant pour l'industrie aéronautique naissante.
![]() | Carte de la région autour du SHAPE indiquant l'emplacement du premier aérodrome (1, près des rues de Binche et Brisée, près du croisement avec la rue du Foyau), des hangars de 1914 (2) et de l'aérodrome de l'Aéro-Club du Hainaut (3). (Google Maps) |
Le 2 août 1909, les installations de l'Aéro-Club du Hainaut furent inaugurées par son président, le comte Vilain XIIII. Le vol fut difficile en raison du mauvais temps, mais un public restreint put admirer des appareils tels que le planeur d'Albert Juveneau et le premier ornithoptère d'Adhémar de la Hault. L'ornithoptère avait été construit avec l'aide d'Henry Villard, qui allait également tester son appareil dans la cour de l'hôtel de ville de Schaerbeek. Du 6 au 20 août, le public put se rendre à Casteau pour assister aux essais d'avions réalisés par des constructeurs belges comme Ernest-Oscar et Maurice Tips et Marchand. Les vols proprement dits furent rares, les essais se limitant à quelques démonstrations sur la plaine militaire.
Le Festival de vol de 1910
Le 20 septembre 1910, l'Aéro-Club du Hainaut organisa une nouvelle fête aéronautique. Le mauvais temps perturba les festivités, mais la situation fut rétablie le lendemain. Ce jour-là, Alfred Lanser pilota un biplan Farman, avec Albert Bracke comme passager, de Braine-le-Comte (départ 18h05) à Casteau (arrivée 18h45). L'après-midi, Lanser effectua un nouveau vol autour de Casteau avec le baron de Crombrugghe de Looringhe comme passager. Lanser effectua également plusieurs vols les jours suivants, notamment avec le comte Vilain XIIII, président de l'Aéro-Club du Hainaut. Le 26 septembre, il quitta Casteau pour Namur avec le baron de Crombrugghe de Looringhe, et le couple atterrit à Rebecq. Les 9 octobre et 21 novembre, le monoplan Arnal se renversa à Casteau. Ce type d'incident, généralement sans décès, était fréquent.
Essai en vol
Casteau devait être un haut lieu des pilotes d'essai. Le public pouvait s'émerveiller devant le Tips & Vleminckx. C'était une sorte d'hélicoptère, mais il pouvait être transformé en monoplan ou en biplan. Des essais étaient déjà en cours en août 1908. À l'origine, une hélice tournait horizontalement et deux verticalement. On pourrait le qualifier de précurseur du convertiplaneLes roues pouvaient être remplacées par une sorte de traîneau, utilisable sur tous les terrains. Toutes les hélices étaient entraînées par le même moteur. L'avion, pesant environ 700 kg, était manifestement trop lourd pour le moteur, et le projet fut donc un échec.
Le monoplan construit par Albert Bracke et son assistant Misson ne pesait que 360 kg. Il possédait une structure en aluminium et était propulsé par un moteur Anzani de 40 ch à une seule hélice. Sa construction fut achevée le 30 août 1910. Il vola le 8 septembre 1910, mais une aile fut détruite lors des premiers essais par un fort vent latéral. L'avion fut réparé et trois exemplaires furent construits. Albert Bracke vivait à Obourg, à cinq kilomètres à peine au sud de Casteau. Il écrivait notamment pour L'Année Aéronautique Belge, pour laquelle il réalisa également de magnifiques photographies. Adhémar de la Hault, constructeur d'avions et trésorier de l'Aéro-club royal belge, résidait également à Obourg. De la Hault était l'éditeur du mensuel L'Aéro-Mécanique.
Les ornithoptères d'Adhémar de la Hault étaient dotés d'ailes battantes, imitant ainsi le vol des oiseaux. Le premier modèle fut construit en 1908 par Miesse, un constructeur de camions bruxellois. Il était équipé d'un moteur de 100 ch et pesait 400 kg. Le second modèle était équipé d'une hélice avant optionnelle, destinée à faciliter le décollage. Les essais commencèrent en septembre 1910. Selon l'Annuaire 1911 de l'Aéro-Club de Belgique, l'ornithoptère d'Adhémar de la Hault tenta de voler en battant des ailes le 2 septembre 1910. Cependant, le 15 novembre, l'appareil se retourna à Casteau.
Le monoplan Mistral était un planeur testé entre le 1er et le 19 octobre 1910. A cette dernière date il se renversa et ne fut jamais réparé.
En avril 1911, le Français Henri Molla, également instructeur à l'école de pilotage de Sint-Job-'t-Goor, effectue plusieurs vols avec un biplan à Casteau.
Le 14 septembre 1911, le Bataille, composé de quatre appareils et piloté par Pierre Brabant, quitta le hangar pour la première fois. Après une vingtaine de mètres, l'appareil se retourna, sans que le pilote ne soit blessé.
Le 21 septembre 1911, le déployer Des rapports furent publiés sur le monoplan quadriplan de Bataille, ainsi que sur le troisième monoplan de Bracke. Le 1er décembre, le train d'atterrissage du nouvel avion de Bracke fut testé. De nouveaux essais avec le Bataille suivirent le 4 décembre. Une semaine plus tard, les essais sur le quadriplan n'ayant toujours pas donné de résultats positifs, il fut décidé de convertir l'avion en triplan.
Le 26 septembre 1911, le monoplan des frères Behaeghe, piloté par Duyck, se retourna complètement. Le moteur fut détruit, mais le pilote s'en sortit heureusement indemne.
D'autres appareils furent également testés, comme le biplan des Français Alberto et Emilio Bonnet-Labranche, le planeur d'Albert Jouveneau, le biplan des frères Aimé et Joseph Behaeghe (septembre 1911) et le triplan Bataille-Brabant, qui aurait été le dernier avion testé (fin 1911).
Le Tour Aérien de Belgique de 1911
Le 20 mai 1911, la société Mons-Casteau Aviation fut fondée à Mons. Son objectif principal était d'organiser la première étape du Tour Aérien de Belgique à Casteau. Pour ce faire, la société devait réunir 35 000 BEF. La ville de Mons fit don de 5 000 BEF. 1 200 actions de 25 BEF chacune furent vendues, donnant droit à une entrée gratuite. Et de fait, cette année-là, le Camp de Casteau devint la ligne d'arrivée de la première étape du « Tour » (Bruxelles/Sainte-Agathe-Berchem – Mons/Casteau) et le point de départ de la deuxième étape, Mons/Casteau-Tournai. Une telle organisation constituait une opération commerciale majeure, attirant des milliers de spectateurs qui, bien sûr, offraient un divertissement de qualité.
Le Tour Aérien de Belgique se déroula du 6 au 23 août 1911. Les étapes suivantes devaient être franchies : Bruxelles-Mons (6 août), Mons-Tournai (8 août), Tournai-Blankenberge (10 août), Blankenberge-Anvers (12 août) et Anvers-Bruxelles (15 août). Des compétitions furent organisées sur les différents sites d'atterrissage. À Mons, l'Aéro-Club du Hainaut attribua 1 200 BEF pour le tour du Beffroi de Mons, 300 BEF pour le vainqueur du vol d'altitude, 1 000 BEF pour le vol d'endurance et 500 BEF pour le plus long vol avec passager et un tour autour du château du Roeulx, situé à 10 kilomètres à l'est.
L'entrée était de cinq francs pour les tribunes et d'un franc pour la pelouse. Un parking fermé pour les voitures, alors très rares, fut aménagé dans le village de Casteau. On pouvait y stationner une voiture pour deux francs.
![]() | Ce type de carte était proposé à la vente lors de congrès d'aviation. La photo n'a pas été prise à l'aérodrome de Casteau. (Archives Frans Van Humbeek) |
Sur les dix-huit participants inscrits, dix étaient belges. Seuls douze se sont présentés au départ à Berchem-Sainte-Agathe. À Enghien et Châtelet, des points de contrôle étaient prévus pour l'atterrissage des participants, et à Nivelles et Beaumont, le numéro de dossard de l'avion devait être relevé depuis le sol.
Le premier jour (6 août 1911), les participants furent gênés par le mauvais temps au départ. Seuls Alfred Lanser et son monoplan Deperdussin (19h55), suivi de Jules Tyck et son monoplan Blériot (20h07), arrivèrent à Casteau le dimanche 6 août. Ils furent accueillis par une foule nombreuse et enthousiaste. Léon Parisot s'écrasa à Manage, au nord-est de La Louvière, et ne put rejoindre le Tour de Belgique que bien plus tard.
Henri Crombez, 17 ans, est arrivé le lundi 7 août à 17h04 (sur un monoplan Sommer), mais sans passer les points de contrôle. Fernand Lescarts était parti le dimanche (sur un monoplan Farman). Après trois atterrissages d'urgence, il en a eu assez et a passé la nuit dans un monastère d'Anderlecht. Il a atterri à Casteau le lundi à 17h05.
Lundi, les spectateurs étaient encore plus curieux que dimanche à Casteau. Ils ont suivi les vols des quatre pilotes présents. Crombez, Lanser, Lescarts et Tyck se sont affrontés pour remporter des prix offerts par l'Aéro-Club du Hainaut. Lescarts a remporté le prix du plus long vol et celui du plus long vol avec passager. Tyck a pris la plus haute ascension, et Lanser a remporté le prix du vol autour du château du Roeulx et du beffroi.
Lors de son vol de retour depuis le beffroi, Crombez manqua son atterrissage. Une jambe d'atterrissage s'enfonça dans le sable. L'avion s'immobilisa brusquement et l'hélice heurta le sol. L'appareil fut réparé pour le départ du lendemain. Lescarts quitta la compétition à Casteau, tout en restant satisfait du résultat.
![]() | Position du nez de l'avion d'Henri Crombez en 1911 à l'aérodrome de Casteau. (L'Année aéronautique belge, par Jean-Pierre Decock) |
Le mardi matin 8 août, Joseph d'Hespel arriva également à Casteau (monoplan Deperdussin). De là, le groupe partit pour la deuxième étape. Lanser décolla à 17 h, Tyck cinq minutes plus tard. À 17 h 10, Crombez comptait décoller. L'avion réparé n'avait pas encore été testé. L'appareil s'écrasa d'une trentaine de mètres d'altitude. Crombez était inconscient, le pied droit coincé, mais il fut rapidement libéré. Il fut étendu sur l'herbe et un médecin prit en charge le pilote. Il ne semblait pas gravement blessé.
![]() | Départ d'Alfred Lanser de Casteau, mardi 8 août 1911. Remarquez le drapeau de l'Aéro-Club de Belgique. (Fonds d'Archives Photographiques sur Mons d'André Faehrès, collection particulière) |
Seuls cinq des dix-huit participants finiront le Tour de Belgique. Jules Tyck, 22 ans, en sortira victorieux et recevra 20 000 francs-or. Tyck sera également le seul à avoir franchi tous les points de contrôle sans faute lors de toutes les étapes. Alfred Lanser terminera deuxième, Joseph d'Hespel troisième, Henri Contenet (biplan Wright Avia) quatrième et Léon Parisot (biplan Farman) cinquième. Parisot avait trouvé un avion de remplacement à Anvers lors de la troisième étape, avait rejoint ses concurrents à Blankenberge et avait repris la course. Déjà lors de la première étape, il avait été contraint d'atterrir après le point de contrôle d'Enghien, car il s'était égaré. Au décollage, il dut éviter un enfant, ce qui endommagea son avion.
Et après le Tour…
L'Exposition universelle de 1913 eut lieu à Gand. Henri Crombez s'envola de Gand vers de nombreuses destinations par avion, dont Casteau.
L'Indépendance Belge du 25 février 1914 annonçait l'ouverture prochaine d'un nouveau centre d'aviation militaire à Casteau. Selon ce journal, le Département des Ponts et Chaussées avait informé les militaires de Casteau que la construction de deux hangars métalliques et en briques destinés à une escadrille d'avions militaires débuterait plus tard dans la semaine. Le 16 juillet, le même journal rapportait que les travaux étaient déjà bien avancés et qu'ils devraient être terminés début août. Il est difficile de déterminer s'ils furent jamais complètement achevés. Le 4 août 1914, les armées allemandes envahirent la Belgique. Il est possible que seule la structure métallique des hangars fût alors achevée. Quoi qu'il en soit, cette structure métallique fut utilisée ultérieurement pour des hangars encore utilisés aujourd'hui.
![]() | Les hangars à ossature métallique, construits en 1914 et probablement partiellement terminés, ont été photographiés après la Seconde Guerre mondiale. L'homme sur la carte postale est également l'éditeur de ces cartes ; il était ravi d'être photographié pour ses cartes postales. (Archives Frans Van Humbeek) |
| Les hangars de 1914 (voir carte postale), photographiés en novembre 2011. (Photo Frans Van Humbeek) |
Nous n'avons trouvé aucune trace d'activités aériennes durant la Première Guerre mondiale à Casteau.
Initiatives en matière d'aviation civile
On ignore dans quelle mesure l'aérodrome fut activement utilisé après la Première Guerre mondiale. Cependant, les initiatives visant à développer l'aviation civile près de Mons et à Casteau ne manquèrent pas.
Quoi qu'il en soit, l'ancien emplacement de l'aérodrome ne pouvait plus être utilisé. Une nouvelle caserne et un grand garage furent construits sur le site du premier aérodrome. Les deux hangars construits en 1914 restèrent en service.
Le 7 novembre 1930, René Warmont, originaire de Monts, proposa au ministre des Transports la création d'une ligne aérienne Bruxelles-Mons (Casteau)-Paris. Le directeur général de l'Administration de l'Aéronautique, Van Crombrugge, invita Warmont à présenter ses projets à Bruxelles. Ces propositions restèrent bien intentionnées.
Le 29 octobre 1931, René Warmont et le capitaine-chef Vl. Robin organisèrent une journée de vol à voile à Casteau. C'était une initiative du Cercle Équestre de Mons. Les organisateurs reçurent l'autorisation du ministre de la Défense. Dès 14 h, le public assista au décollage des planeurs grâce à la Sandow, planeurs construits par SEGA à Charleroi.
Warmont et Robin y avaient certainement pris goût et, le 24 décembre 1931, ils déposèrent une demande pour l'exploitation de vols touristiques sur le domaine de Casteau. Le 8 mars 1932, le directeur général de l'Administration de l'Aviation informa le ministre de la Défense que l'exécutif communal de Maisières avait mis à disposition 25 hectares du Camp de Casteau pour la construction d'un aérodrome. Selon Van Crombrugge, cet aérodrome servirait de site d'atterrissage d'urgence pour la ligne Bruxelles-Paris. Le nom du bourgmestre, le comte Adrien Vilain XIIII, ancien président de l'Aéro-Club du Hainaut, est intéressant.
Le courrier circulait rapidement à cette époque. Le même jour, le ministère de la Défense émettait un avis négatif concernant la demande de René Warmont et du capitaine-chef Vl. Robin d'utiliser une partie du terrain de Casteau pour des vols d'entraînement et de l'aviation de loisir, notamment en raison des droits de pâturage que les agriculteurs y détenaient.
Le 19 mars 1932, le Club Universitaire de Vol sans Moteur de L'épervier (Mons) demanda également l'autorisation d'utiliser Casteau le dimanche pour des essais de planeurs. Il est probable qu'aucune recommandation positive ne fut émise, mais ce n'est pas certain. Néanmoins, j'ai l'impression que des planeurs continuèrent d'utiliser le site, même sans autorisation officielle.
Deux ans plus tard, M. de Rycke, de la Société Icaros de Bruxelles, souhaitait organiser une réunion d'aviation à Casteau. Il reçut le soutien, entre autres, de la municipalité de Mons. Dans une lettre du 13 avril 1934, le directeur de l'Administration de l'Aviation, Daumerie, répondit que c'était impossible, les autorités militaires ne tolérant pas l'aviation civile à proximité du dépôt de munitions qui y était construit. Néanmoins, une première ouverture fut faite pour l'aviation civile. Les autorités militaires étaient disposées à envisager des vols non motorisés. Une seconde condition était qu'aucun bâtiment ne soit construit. Le 14 mai 1934, le bourgmestre de Mons annonça que Casteau ne pouvait pas accueillir une réunion d'acrobatie aérienne, mais pouvait accueillir une démonstration de planeurs. Daumerie était certainement bien connu des pilotes de Casteau et de Chièvres. Il était originaire de Brugelette, près de Chièvres, à 20 km au nord-ouest de Casteau. Après la Seconde Guerre mondiale, les membres de l'Aéro-Club de Casteau souhaitèrent dévoiler une plaque commémorative pour Daumerie sur l'aérodrome de Casteau.
Le 12 mai 1935, René Warmont tenta de déposer une nouvelle demande d'aérodrome. Il demanda au lieutenant-général Gillieaux, commandant de l'Aviation militaire, d'utiliser Casteau comme aérodrome civil. Warmont écrivit que le site était facilement accessible et qu'un dépôt de munitions se trouvait bel et bien sur le site de Masnuy-Saint-Pierre. Warmont défendit sa demande en soulignant que d'autres grandes villes, comme Gand, avaient obtenu l'autorisation d'établir des aérodromes sur des terrains militaires. D'autres localités, comme Beverlo, disposaient d'un dépôt de munitions sur leur territoire, et d'autres (Haren-Evere) étaient soumises à une réglementation stricte en matière de trafic aérien.
Le 25 juin 1935, le ministre de la Défense nationale annonça qu'il ne voyait aucune objection à ce que l'aviation civile puisse utiliser le domaine militaire de Casteau les dimanches et jours ouvrables après 18 heures. Le dépôt de munitions devait être clairement signalé, et les itinéraires de décollage et d'atterrissage ne devaient pas le traverser. Les activités militaires avaient, de toute façon, la priorité sur les vols civils. Le feu vert fut donné à l'asbl Mons Aviation Club, fondée à Mons le 10 janvier 1936. Cette année-là, un terrain près de la rue Grande, à peu près à l'emplacement actuel de l'entrée principale du SHAPE, fut progressivement mis en service.
En mai, Émile Beullens, vice-président de l'Aviation-Club de Mons, rapportait dans le Journal La Province que l'aérodrome de Casteau présentait de trop nombreux problèmes et qu'il était donc inutilisable. Une double rangée d'arbres rendait le vol dangereux, le terrain était constamment bondé de promeneurs et de motards, des travaux de nivellement coûteux étaient nécessaires, etc. Les membres du conseil d'administration du club avaient examiné l'aérodrome de plus près. Comme alternative, Beullens suggéra un site à Erbisoeul, déboisé par les Allemands. Le site appartenait au prince Henri de Croy. De nouveaux contacts furent pris avec l'Aviation Civile concernant l'utilisation éventuelle d'Erbisoeul comme aérodrome, mais la menace de guerre allait bientôt mettre un terme à toute activité aérienne civile.
En résumé, on peut dire qu'entre les deux guerres le site de Casteau fut occasionnellement utilisé par les planeurs, mais l'aviation motorisée eut du mal à y trouver sa place.
Seconde guerre mondiale
Pendant la guerre de l'ombre, des unités terrestres belges stationnèrent à plusieurs reprises dans le village de Casteau. Rien n'indique qu'il ait également été utilisé pour l'aviation militaire. Le 12 mai 1940, la première conférence interalliée se tint au château du général baron Donnay à Casteau. La conférence était présidée par le roi Léopold III. Les occupants allemands utilisèrent le camp de Casteau comme ateliers de réparation et pour loger des prisonniers. Après la libération, le 3 septembre 1944, des prisonniers de la résistance y furent détenus. Parmi ces malheureux prisonniers se trouvait Albert Bracke. D'origine allemande, il avait effectué des traductions pour les Allemands. Bracke serait décédé des suites des mauvais traitements infligés au camp. À partir d'octobre 1944, Casteau devint un important camp d'internement.
Après la Seconde Guerre mondiale au SHAPE
Cependant, dans les premiers mois qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre mondiale, la majeure partie du Camp de Casteau était un site militaire non sécurisé, un paradis pour les amoureux de la nature et les randonneurs.
Lors d'une assemblée générale tenue au Café Novada, sur la place principale de Mons, le 6 mars 1950, il fut décidé de changer le nom du Mons Aviation Club en Aéro-Club du Hainaut à Mons (ACH). Le Dr Jean Hubert devint président, Roger Doucet et Robert Save vice-présidents, Fernand Rousseau trésorier et Paul Everard secrétaire. Le club conserva Chièvres comme siège.
Le 6 mars 1950, le club accepta d'acheter un Grunau, fourni par la société Constructions Aéronautiques Belges (Ets. Denuit ?) de Jumet, dont la livraison était prévue pour fin mai 1950. Un treuil Ford figurait également sur la liste de commande. Le 15 juillet 1950, Casteau et le ministère de la Défense autorisèrent l'ACH à utiliser le terrain du camp de Casteau pour des activités aériennes. Cogea fournissait un SG-38.
En mai 1950, l'aéroclub d'Esch-sur-Alzette, au sud du Grand-Duché de Luxembourg, acheta le Piper Cub J3C-65/L-4A Cub OO-MOA, un Grunau Baby, deux Schneider SG-38 et des accessoires pour un montant total de 75 000 BEF. Hubert et Doucet se rendirent à Esch-sur-Alzette pour récupérer le Grunau Baby et le Piper Cub. Doucet pilota le Piper jusqu'à Chièvres, tandis que Harry Ferdinand (moniteur à Esch-sur-Alzette) prit le planeur. Rousseau transporta ensuite les deux SG-38 d'Esch à Chièvres.
Le 27 novembre 1950, le club apprit le début des travaux d'un aérodrome à Casteau. Cet aérodrome était situé rue Grande, près de l'entrée principale de l'actuel SHAPE (numéro 3 sur la carte Google).
Le 19 avril 1951, le paiement d'une Aeronca fut évoqué. En mai-juin 1951, le major Tony Ronveaux fut chargé de reconstruire Chièvres en une base militaire à part entière, l'aviation civile n'y étant plus la bienvenue. Il fallait trouver une solution permanente pour l'Aéro-Club du Hainaut, qui partageait encore Chièvres avec l'armée. À partir de septembre 1951, l'Aéro-Club du Hainaut conserva son siège social à Mons, mais Casteau était désormais abandonné comme aérodrome. Le président était le Dr Hubert et le secrétaire, Degauquier, un négociant en textiles. L'entretien pouvait être assuré par le mécanicien adjudant-chef Lheureux de Brugelette, de la 8e escadrille.
Le site de Casteau servait déjà de site d'atterrissage en 1951. Le 15 août 1951, le Piper OO-MOA vola vers Casteau pour la première fois et, à partir de septembre, il vola régulièrement. Auparavant, Chièvres avait toujours été utilisé. L'Aeronca Champion OO-GIO effectua également plusieurs vols vers Casteau en août 1951.
En octobre 1951, l'instructeur Jimmy Bogaerts put former les premiers élèves, toujours à Chièvres. Le Piper Cub OO-MOA nécessitant une nouvelle livrée, l'Aeronca 7AC Champion OO-GIO fut acheté en août. Le club comptait 15 pilotes brevetés et, au cours des 12 premiers mois, 504 heures de vol furent effectuées.
Le 8 novembre 1951, le major Ronveaux assista au conseil d'administration de l'Aéro-Club du Hainaut, où il donna des informations sur l'utilisation de Casteau comme aérodrome. Il proposa de l'inscrire sur la liste des aérodromes de réserve. La Dernière Heure du 29 décembre 1951 rapporta qu'en présence des propriétaires fonciers locaux, les travaux de délimitation du domaine militaire avaient commencé ; sans les autorisations nécessaires, il ne serait plus accessible aux civils.
Au 31 décembre 1951, le club possédait le Piper Cub OO-MOA (évalué à l'époque à 25 000 BEF), l'Aeronca OO-GIO (35 000 BEF), un Grunau Baby (7 500 BEF), un treuil Ford (10 000 BEF) et deux épaves de planeurs SG.38 (2 000 BEF), selon une lettre datée du 8 novembre 1952 adressée au Département des Domaines. Plusieurs appareils furent également mis à la disposition du club par leurs propriétaires.
En janvier 1952, le hangar de Casteau était presque terminé. Une demande fut formulée pour stocker temporairement l'Aeronca OO-GIO à Grimbergen. Le Piper Cub OO-MOA attendait également à Chièvres la fin des travaux à Casteau.
Au début, la coopération avec les autorités militaires ne fut pas toujours aisée. Le colonel Van Rolleghem rapporta le 18 février 1952 que les avions civils utilisant Casteau ne faisaient pas preuve de la discipline requise. Cette date est importante, car les autorités de l'aviation civile n'avaient pas encore autorisé l'utilisation de l'aérodrome à cette époque.
![]() | L'infrastructure plutôt moderne de l'ACH, inaugurée officiellement en mars 1952. Remarquez le bâtiment-tour, les lettres « Mons » sur le toit du hangar et la pompe à essence à l'extrême droite. (Archives Michel Ronveaux) |
Ce n'est que le 3 mars 1952 que le ministère des Transports autorisa l'Aéro-Club du Hainaut, représenté par son président, le Dr Hubert, à exploiter l'aérodrome. Le terrain de 700 x 156 m était doté d'une piste de 500 x 96 m, orientée 08/26. L'aérodrome ne devait être utilisé que de jour pour les avions de moins de deux tonnes. Un contrat fut signé avec Esso Standard – Service Aviation pour une pompe à carburant et un réservoir. La tour et le bar de l'aérodrome n'étant pas toujours occupés, les clés des hangars furent remises à Cyrille, propriétaire d'un café situé de l'autre côté de la rue. Une ligne téléphonique fut installée pour l'aérodrome. Le poste téléphonique principal se trouvait dans le bar, le second dans le bâtiment de la tour. Le sergent-chef Lheureux et plusieurs collègues vinrent à Casteau pour poser les marquages, et le nom « Mons » fut peint sur le toit du hangar. Les autorités militaires avaient posé plusieurs conditions à son autorisation. Le site devait être accessible à tout moment aux autorités militaires, y compris pour les inspections du Département des bâtiments.
![]() | Le Jodel Bébé OO-15 a été acheté en kit en France par le Dr Hubert et assemblé à Casteau. Michel Ronveaux est photographié en bas à droite. L'avion appartient aujourd'hui au département de l'aviation du Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire de Bruxelles. La photo a été prise vers 1952-1953. (Archives Michel Ronveaux) |
Le 24 août 1952, un meeting aérien fut organisé. La Force Aérienne Belge assurait des survols avec une formation de Meteor, des démonstrations de parachutisme, des vols avec des avions de l'ACH, etc. Des meetings aériens réguliers se dérouleraient désormais jusqu'à la fermeture de l'aérodrome du SHAPE. L'ACH disposait désormais d'installations modernes, dont un hangar spacieux, une tour de contrôle, une salle de réunion et un atelier de réparation. Presque tout était intégré dans un seul bâtiment. Le club possédait une douzaine d'avions, dont deux Bébé Jodel construits sur place, et quatre planeurs.
Des vols contre la coqueluche étaient organisés pour les enfants de Casteau. Les parents payaient 400 BEF pour un vol d'une heure à 2 000 mètres d'altitude. Comme beaucoup de clubs, la situation financière était parfois précaire, mais grâce au dévouement des membres et du conseil d'administration, ils ont réussi à se maintenir à flot.
Lors de la réunion de vol du 30 août 1953, Willy Witter, Paul Everard, Van Treck et Yves Van Wambeke pilotèrent des planeurs. Pierre Charron, moniteur au Centre national de vol à voile, était aux commandes d'un Morane 502. Jacqueline Leroy, Française, pilotait une aile volante Fauvel. Albert Van Cotthem, doyen du département d'aviation belge, démontra ses compétences sur un Zlin 381. Le docteur Jean-Pierre Gobeaux fit une démonstration d'avion télécommandé. Le capitaine Vl. Bodart fit une démonstration solo sur un Meteor. Une équipe de quatre Meteor fut également aperçue au-dessus de Casteau, avec le capitaine Vl. Bladt comme chef.
![]() | Dépliant du programme du meeting d'aviation d'août 1953. (Archives Michel Ronveaux) |
Le Piper L-4A Cub OO-DON, prêté à ACH par le Royal Aéroclub, s'est écrasé à Temploux le 8 juin 1953. Les deux occupants ont été tués. Le pilote était Michel Delbruyère, son passager Alfred Trécat. Tous deux étaient nés et résidaient à Mons et s'étaient rendus à Temploux pour récupérer un planeur pour des compétitions de vol à voile à Casteau. Trécat gérait également le bar de Casteau.
Adrien Demeure, membre de l'Aéro-Club du Hainaut à Casteau, établit le record de Belgique de longue distance pour planeurs le 6 mai 1954, avec un vol de 344 km depuis Beynes (près de Versailles).
Le Piper Cub OO-MOA fut mis hors service suite à un accident survenu le 4 juillet 1954. À sa place, le club acquit le Piper J3C-65/L-4J OO-GAC en avril 1955. Le 10 août 1955, le club décida d'acquérir le OO-ESM pour 85 000 BEF. Cet Aeronca 11AC Chief appartenait au Dr Hubert depuis le 23 juillet 1954 ; du 27 septembre 1955 au 19 janvier 1968, il devint la propriété de l'ACH.
![]() | Le Piper J3C-65/L-4J OO-GAC de l'Aéro-Club du Hainaut, portant encore son numéro d'inventaire militaire américain (numéro de série) sur la queue. (Archives Michel Ronveaux) |
![]() | Des réunions d'aviation se tenaient presque chaque année. Survol d'un météore lors de la réunion du 29 août 1954 à Casteau. (Archives Michel Ronveaux) |
![]() | Une foule nombreuse assistait à la réunion du 29 août 1954 à Casteau. À droite, la tour de contrôle, ornée, entre autres, de la plaque émaillée de l'ACH. (Archives Michel Ronveaux) |
L'avion militaire de Havilland DH82A T2 s'est écrasé sur l'aérodrome de Casteau le dimanche 5 août 1956 à 19h50, après une vague de froid. Le biplan a immédiatement pris feu. Le passager, Étienne Payen, 57 ans, de Mons, vice-président de l'Aéro-Club du Hainaut, a été carbonisé. Le pilote, le sergent Vl. Jean Gouverneur, 24 ans, de Jumet, a subi de graves brûlures sur tout le corps. Cet après-midi-là, l'appareil remorquait des planeurs. Avant l'arrivée des membres de l'Aéro-Club munis d'extincteurs, deux spectateurs ont réussi à dégager le pilote, gravement brûlé. Ce dernier a été transporté à l'hôpital de Jemappes.
![]() | Camp des cadets de l'air de Casteau, juillet 1957. Dans le cockpit du Göppingen Gö 4 « Goevier », on reconnaît Paul Everard (avec des lunettes). (Archives Michel Ronveaux) |
![]() | Camp des cadets de l'air à Casteau, juillet 1957. Le Castel 24 Casoar a été construit en 1937 par Cartex à Toulouse. C'était un biplace tandem d'une envergure de 18 mètres. (Archives Michel Ronveaux) |
![]() | Major Ronveaux dans un Fauvel, Casteau 1957. (Archives Michel Ronveaux) |
![]() | Présentation du Cessna 310 OO-CUC de Sobelair, juillet 1957. (Archives Michel Ronveaux) |
Le 1er mai 1958, un accident s'est produit impliquant le Tiger Moth OO-EVI, un avion dépourvu de certificat de navigabilité valide. Plusieurs vols ayant déjà été effectués avec cet appareil, la licence de l'aéroport a été temporairement révoquée à compter du 3 mai 1958 par le directeur général de l'Autorité de l'aviation civile, M. Nottet.
Le 13 novembre 1958, la Fédération des Clubs Belges d'Aviation de Tourisme mit l'Auster AOP Mk.6 OO-FDA à la disposition de l'Aéro-Club du Hainaut pour une durée indéterminée. L'Auster ne fut officiellement mis en service à Casteau que le 25 septembre 1958.
![]() | L'Auster AOP Mk. 6 (anciennement A-3 des Forces armées belges) OO-FDA, fourni par la Fédération des Clubs Aériens Belges (asbl) à l'Aéroclub du Hainaut. La photo a été prise à Grimbergen. (Photo : Guy Viselé) |
Le Tour Aérien de Belgique 1959 partit le 12 septembre de l'aérodrome de Grimbergen. De là, il continua jusqu'à l'aérodrome de Schaffen (les invités furent accueillis dans un fuselage de DC-3 transformé en club-house), pour terminer le même jour au Zoute (avant sa fermeture définitive). Le 13 septembre, les participants quittèrent le Zoute pour Gossoncourt, non sans un détour par Casteau. La dernière étape conduisit les invités à Deurne.
Un Tour Aérien de Belgique fut également organisé en 1960. Le vendredi 17 juin, les avions se rassemblèrent à l'aérodrome de Grimbergen. Le même jour, ils poursuivirent leur route vers Gossoncourt, Balen, Spa et Saint-Hubert. Le dimanche, ils se rendirent à Temploux, Casteau, Alost et Gand, avant d'arriver à Deurne.
Le dimanche 4 septembre 1960, un autre meeting d'aviation se tint à Casteau. Organisé au profit des victimes militaires et civiles des événements dramatiques du Congo, il accueillit des milliers de spectateurs. Des planeurs et des avions légers de l'Armée de l'air et du Club arrivèrent d'abord. Vers 15 h 20, l'amiral Vl Janssens effectua une manœuvre aérienne avec un SV-4. Le moniteur Jordens, du Club d'aviation d'Anvers, fit une démonstration de Chipmunk. Les amis Janssens et Haway simulèrent un combat aérien avec des SV-4, suivi d'une manœuvre aérienne avec un planeur. Bernard Neefs, pilote d'essai en chef de Fairey, participa avec un Tipsy Nipper. Dieu, pilote d'essai de Sabca, pilota le Stampe et le Renard Monitor. Neuf appareils du 15e Escadron du Corps d'aviation légère furent déployés. Le major Bladt et ses Red Devils offrirent également une démonstration spectaculaire. La réunion se conclut par la chute libre du célèbre parachutiste Tony Goossens.
Un rare visiteur à Casteau fut le Fairchild rouge (F-BENN) de la compagnie française St. Ralite Air-Travaux, qui atterrit le 8 septembre 1961. L'appareil effectuait un vol Lille-Gosselies, mais dut se dérouter vers Casteau en raison du mauvais temps. Le pilote Georges Lissart redécolla le lendemain.
Casteau a été utilisé intensivement dans les années 1960 pour le parachutisme, l'entraînement au pilotage et le vol à voile.
En 1965, le Rallye Aérien National de Belgique s'élance de Casteau. Pas moins de 44 équipages sont inscrits.
Autres avions motorisés actifs à Casteau dans les années 1950 et 1960 : Aeronca 11AC Chief OO-TWT, Auster J/1 Autocrat OO-ARY, Auster J/1 Autocrat OO-AVE, Auster J/1 Autocrat OO-DJM, de Havilland DH.82A Tiger Moth OO-DLA, Druine D31 Turbulent OO-13, Reims Cessna F172G OO-SEP, Reims Cessna F172G OO-SEP, SAN D140R Abeille OO-VVL, SAN D140R Abeille OO-VVL, Taylorcraft Plus D OO-YES et Wassmer D120A Paris‑Nice OO‑FDM.
Quelques-uns des planeurs qui étaient en activité à Casteau dans les années 1950 et 1960 : Grunau Baby OO-ZPY, Schempp-Hirth Standard Austria S OO-ZLI, Schleicher Ka4 Rhönlerche II OO-ZUD (collision en vol avec l'OO-ACB à Casteau le 17 mars 1963), Schleicher Ka7 Rhönadler OO-ZUM, SZD-22C Mucha Standard OO-ZUD, SZD-24C Foka I OO-ZJL et SZD-24C Foka IV OO-ZLA.
La décision de l'OTAN, le 13 septembre 1966, d'installer le SHAPE sur le site de 220 hectares de Casteau sonna le glas de l'aérodrome. Le 8 octobre 1966, une fête d'adieu fut organisée à Casteau pour les membres de l'aéroclub. Mme Habaru, alors gardienne de l'ACH et officiellement seule résidente du site, fut également contrainte de partir. Les pilotes cherchèrent des places d'amarrage pour leurs appareils à Gand, Wevelgem, Saint-Hubert, etc. Un bref espoir apparut lorsqu'un nouvel emplacement fut trouvé à Ghlin (Bois-Brûlé), mais c'est une autre histoire.
Jusqu'en 1966, les avions étaient officiellement enregistrés comme étant basés à Casteau. L'Aéro-Club du Hainaut aurait transféré ses activités de vol à voile à Maubray, où il a probablement perdu son identité et a été progressivement absorbé par l'Aéro-Club de Tournai asbl (fondée en décembre 1963).
| Cette plaque émaillée était accrochée sur la tour de l'entrepôt ACH. (Archives Michel Ronveaux) |
Le 23 mai 1978, Pierre Mertens, au nom de l'Association d'aviation du SHAPE, a déposé une demande d'autorisation d'utiliser un terrain de sport de la base comme aérodrome temporaire. Cette demande a été refusée car la piste était trop courte. Le seul site d'atterrissage restant est l'héliport EBCH de Casteau.
Officiellement, l'Aéro-Club du Hainaut a continué d'exister, et les procès-verbaux de l'assemblée générale ont régulièrement été publiés aux annexes du Moniteur belge. Le club n'a été officiellement dissous que le 31 janvier 2010.
Frans Van Humbeek
Je tiens à remercier les personnes suivantes pour leurs importantes contributions à la recherche :
Jean-Pierre Decock, Stéphane Descamps, André Faehrès, Johan Kieckens, Jean-Pierre Lauwers, Michel Ronveaux, Bert Sr. Schmelzer, Guy Viselé et Luc Wittemans. Stéphane Descamps et André Faehrès, notamment, avaient déjà mené par le passé de nombreuses recherches sur Casteau. Merci également à Adj. Peter Dewael (Planification, Coordination et Communication Médias).
Publications : L'Année Aéronautique Belge 1911, 1912 & 1958 (Bracke et Van Heirweghe), La Conquête de l'Air, Interface (avril & septembre 2011), Chronique de Casteau (Stéphane Descamps).
Les informations et commentaires sur Casteau restent les bienvenus.


















