La base aérienne française de Marville a été construite au début des années 1950. Dans le contexte de la guerre de Corée, l'OTAN s'étendait rapidement pour contrer une éventuelle attaque soviétique. En 1955, la base fut mise en service par des unités de l'Aviation royale canadienne (ARC) en Europe occidentale.
L'unité de l'ARC à Marville était la 1re Escadre, initialement stationnée au Royaume-Uni, équipée de Sabres Canadair, une version locale du Sabre F-86 nord-américain, mais équipée, à partir du modèle Mk. 3, du moteur Avro Canada Orenda. Selon certains, le Sabre canadien Mk. 6 était le meilleur de toutes les variantes de Sabre (y compris l'américain). La 1re Escadre de l'ARC était composée des 410e, 439e et 441e escadrons.
En 1956, il fut décidé de remplacer une unité Sabre au sein de chaque escadre de l'ARC en Europe par un escadron de chasseurs Avro Canada CF-100. Le 410e Escadron céda la place au 445e Escadron. En 1962, les Sabres furent remplacés par la version canadienne du F-104G, le CF-104, dans les escadrons équipés de Sabre, mais les unités CF-100 furent dissoutes. Le CF-104 reçut une mission de frappe nucléaire, mais celle-ci fut de courte durée. En 1966, le gouvernement français, sous la présidence de Charles de Gaulle, annonça le retrait de la France de l'OTAN et la fin de la présence d'unités militaires étrangères sur son sol. Les deux escadrons canadiens, les 439e et 441e escadrons, furent transférés à la base aérienne de Lahr, en Allemagne de l'Ouest, en avril 1967.
Marville a également joué un rôle dans l'introduction de l'Avro Canada CF-100 au sein de l'armée de l'air belge. Les CF-100, construits au Canada, ont traversé l'Atlantique jusqu'à Marville grâce à des pilotes canadiens. Là, ils ont été récupérés par des pilotes belges ; les premiers exemplaires ont été récupérés les 17, 18, 19 et 20 décembre 1957 et ont été acheminés vers Beauvechain, portant encore les numéros et marquages canadiens.
Par la suite, l'armée de l'air et l'armée de terre françaises ont utilisé la base pendant plusieurs années jusqu'en 2002. À partir de 1980, l'aviation civile y a également été autorisée, avec notamment un aéroclub, et en 2006, la base est passée aux mains d'un partenariat entre les communes environnantes. Un projet récent est celui d'un parc solaire de 155 hectares.
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En raison de la proximité de la frontière franco-belge, plusieurs soldats canadiens et leurs familles se sont également installés dans la région frontalière belge. À leur départ en 1967, ils ont laissé un totem à Virton et Longuyon, en France, en signe de reconnaissance pour leur accueil en Belgique.
À Florenville, l'indignation fut grande de constater que seuls Virton et Longuyon avaient laissé un mémorial. Les habitants canadiens de Florenville se sont donc rassemblés pour ériger un mémorial. À Florenville, celui-ci prit la forme d'une pierre commémorative représentant trois CF-104 Starfighter stylisés, une feuille d'érable et les années 1954-1967.
