Zaventem, le 4 avril 2013. Il y a un mois et demi, Jetairfly prenait livraison de son premier Embraer 190 « E-Jet ». OO-JEM, baptisé « Explorer », a décollé le 26 février de l'aéroport de São José Dos Campos (Brésil), où se trouvent les usines de l'avionneur Embraer, via des escales à Recife et Gran Canaria, à destination de Bruxelles. Deux jours plus tard, l'Explorer posait le pied (lire : roulait) pour la première fois sur le sol belge. Entre-temps, Jetairfly a réceptionné un deuxième Embraer (OO-JEB, « Navigator »), et les deux appareils sont opérationnels au sein du réseau. Ce mois-ci, Hangar Flying a eu le privilège de se rendre à Alicante, en Espagne, à bord de ce tout nouvel appareil.
Le confort dans un format plus petit
Jetairfly est fière à juste titre de sa dernière acquisition, et les passagers le ressentiront certainement. Le magazine de bord de la compagnie aérienne consacre un numéro spécial à l'E-Jet, et un reportage vidéo ingénieux (voir le lien en fin d'article) a été partagé sur les réseaux sociaux, incluant des images du vol de livraison. Outre l'affirmation selon laquelle l'Embraer 190 est l'« avion vers le soleil » le plus respectueux de l'environnement, les passagers remarqueront surtout la différence avec les Boeing ou Airbus classiques au niveau de la configuration des sièges. La configuration 2+2 de l'Embraer garantit à chaque passager un siège côté hublot (très convoité) ou côté couloir. Selon Ine Swaelens, notre chef de cabine sur le vol JAF4155 à destination d'Alicante, le nouvel E-Jet est également un avion très agréable à piloter. Le service (avec trois sièges) hôtesses de l'air, tout comme sur le 737-700) est rapide et fluide, je le remarque, et l'Embraer, malgré sa petite taille, ne donne pas une impression d'étroitesse comme, par exemple, le CRJ-900 de son concurrent Bombardier. La cabine est spacieuse, comme un Boeing 737, mais en version allégée et grâce au mince Il y a beaucoup d'espace pour les jambes des vacanciers malgré les sièges sièges haute densité avec 112 places.
| Les nouveaux « E-Jets » reçoivent également l'attention nécessaire dans le magazine de bord de Jetairfly. |
Pour l'industrie aéronautique belge, la livraison des deux Embraer 190 à Jetairfly constitue une étape importante. Il s'agit du premier opérateur belge à exploiter l'« E-Jet » brésilien. Mais le plus remarquable est que Jetairfly est également la toute première compagnie aérienne de tourisme au monde à exploiter des 190. Les appareils de ce segment sont principalement conçus comme des avions régionaux. Ils sont souvent déployés par les grandes compagnies aériennes sur les lignes dites « de tourisme ». chargeur- vols, pour soutenir et ravitailler les passagers sur les plateformes d'exploitation. Cependant, selon Jetairfly, l'avion est parfaitement adapté à plusieurs trajets plus courts, avec des temps de vol inférieurs à trois heures. Grâce à un appareil plus petit, avec moins de sièges et une faible consommation de carburant, les destinations peuvent être desservies plus fréquemment et souvent directement. Cela confère à Jetairfly un avantage en termes de distance par rapport à ses concurrents. L'avion est également idéal pour les vols spéciaux, tels que les voyages d'affaires, une source de revenus intéressante pour les compagnies aériennes en basse saison.
| Un aperçu de l'intérieur de la cabine de l'Embraer 190 avec ses sièges en cuir en configuration 2+2. |
Aujourd'hui, les vols au départ et à destination d'Alicante sont souvent combinés avec un segment supplémentaire, comme Ibiza ou Malaga. Passionné d'aviation, j'apprécie ces vols dits « triangles », mais le vacancier moyen n'est pas vraiment fan. Pas de décollage ni d'atterrissage supplémentaires, s'il vous plaît… Chez Jetairfly, ils voient clairement cela comme un argument de vente essentiel, car les baigneurs recherchent aussi les meilleures offres sur Internet. Cette année, ils ont déjà vendu un nombre important de billets supplémentaires sur les vols directs, ce qui n'est pas surprenant. Et les deux parties en profitent : les passagers atteignent leur destination plus rapidement et la compagnie aérienne économise sur le carburant, car il n'y a pas de sièges vides qui circulent. Simple, n'est ce pas?
| La nouvelle image de marque du groupe TUI, Dolphin Wave, est une variante du thème existant. Elle évoque immédiatement une ambiance de vacances, mêlant soleil, mer et sable. |
Recyclage
En coulisses, le confort des passagers implique de nombreuses tâches lors de l'introduction d'un nouveau type d'avion. Aujourd'hui, l'équipage se compose de trois pilotes. Toon Vaessens est le commandant de bord, assisté de la copilote Sylvia Van Oudenhove. L'instructeur Dirk Bruyninckx complète l'équipe dans le cockpit. Aujourd'hui, Sylvia met ses compétences à l'épreuve. vérification de ligne Jetairfly exploite actuellement l'Embraer 190, en phase finale de qualification pour cet appareil. La compagnie exploite également le Boeing 737. L'ajout d'un nouveau type d'appareil à sa flotte nécessitera la formation de plusieurs pilotes. L'équipage de conduite sera autorisé à voler commercialement sur deux types d'appareils différents, tandis que le personnel de cabine évoluera sur les trois types d'appareils actuellement utilisés par Jetairfly (Boeing 767, Boeing 737 et Embraer 190). L'arrivée du Boeing 787 Dreamliner dans la flotte à la fin de l'année entraînera de nouveaux choix. Toon a déjà obtenu sa certification E-Jet et combine cette certification avec un siège sur le 737. Auparavant, il combinait le 737 avec des vols long-courriers sur le 767.
La reconversion des équipages se déroule en plusieurs phases. Tout d'abord, les instructeurs, comme Dirk, sont formés. Il a suivi une formation approfondie à Paris chez Flight Safety International avant de poursuivre sa formation chez Embraer au Brésil ; il est ensuite rentré en Belgique fort de l'expertise nécessaire. Les pilotes qui changent de type d'avion suivent d'abord une formation théorique approfondie qui leur permet de se familiariser avec les systèmes spécifiques avant de plonger dans le simulateur et de s'entraîner aux scénarios typiques. Cette phase est suivie d'une phase d'acquisition d'expérience pratique en cumulant des heures de vol, aboutissant à la certification. checkrideMême après avoir obtenu leur certification, les pilotes ne restent pas les bras croisés ; ils participent régulièrement à des séances de simulateur et à des contrôles.
Impression de vol
Il y a quelques années, j'ai volé à bord d'un E170, le plus petit membre de la famille Embraer, et aujourd'hui, je peux également rayer l'Embraer 190 de ma liste d'avions. Du point de vue du passager, l'appareil est très maniable grâce à son fuselage relativement étroit. La montée après le décollage est rapide et le niveau sonore en cabine est tel qu'il est facile de discuter avec son compagnon de voyage. Je suis donc quelque peu surpris que l'équipage indique que les commandes de l'avion brésilien sont nettement plus rigides que celles du Boeing 737. L'E-Jet, en revanche, est… vol électrique, mais seulement sur deux des trois axes de rotation, à savoir le lacet et le tangage. Les ailerons (pour le roulis) sont contrôlés manuellement. Selon Sylvia, le manche de commande de l'Embraer nécessite également quelques ajustements si l'on est habitué au manche typique de Boeing. Pour un observateur extérieur, on peut le comparer à un guidon de vélo classique, ce qui, je pense, doit être très intuitif. Il n'y a pas de sonnette de vélo sous le pouce, mais il y a un sélecteur de trim. Contrairement au 737, il n'y a pas de molette de trim dans la console centrale.
En termes de design, le cockpit de l'Embraer, si l'on retire un écran LCD, me rappelle beaucoup celui de la famille Airbus 320. Outre l'écran de vol principal (PFD) avec, entre autres, le indicateur d'assiette Doté d'indicateurs d'altitude, de vitesse et de pilote automatique, ainsi que d'une rose des vents, l'écran multifonction (MFD) affiche les directions de navigation latérale et verticale. Ces écrans permettent également à l'équipage d'accéder aux pages d'état des différents systèmes de l'avion, non pas en appuyant sur un bouton, mais à l'aide d'un curseur, semblable à une souris d'ordinateur, situé sur la console centrale. L'écran central, entre les deux pilotes, est une variante du système d'indication moteur et d'alerte de l'équipage (EICAS).
Un vol aller-retour pour Alicante passe à toute vitesse, surtout lorsqu'on sent l'odeur d'un avion flambant neuf et que l'équipage enthousiaste a préparé des explications détaillées pour répondre à toutes mes questions. Dix minutes avant l'arrivée prévue, Toon atterrit sur la piste 02 et nous roulons jusqu'au poste de stationnement 164. Demain matin, OO-JEM sera de nouveau prêt pour un vol vers Athènes. Compte tenu de tous les facteurs, l'histoire d'Embraer est assurée d'être un succès, tout comme celle de Jetairfly. En attendant, nous attendons avec impatience l'arrivée du premier Boeing 787 Dreamliner immatriculé en Belgique !
Merci à l'équipage du OO-JEM.
![]() | L'équipage à bord des JAF4155/4156, de gauche à droite : CCM Saray Gonzalez Calleja, SCCM Ine Swaelens, CP Toon Vaessens, FO Sylvia Van Oudenhove, CP Dirk Bruyninckx et CCM Lauriane Haumont. |
Pour une belle impression vidéo du Jetairfly E-jet, vous pouvez ici cliquez dessus.
Texte et photos : Giovanni Verbeeck







