Saint-Trond, le 5 juin 2024. En 2016, le besoin urgent de drones en Belgique a finalement été satisfait politiquement. Selon la Vision stratégique de la Défense 2016-2030, chaque arme disposera bientôt de drones.
En octobre 2018, la décision a été prise d'acquérir le SkyGuardian pour remplacer le B-Hunter vieillissant. Vers la fin de l'année 2024-2025, le premier nouveau venu sera accueilli par la 2e Escadrille à Florennes. Au total, les deux systèmes, équipés chacun de deux SkyGuardian, offriront à la Composante Air d'importantes capacités de reconnaissance aérienne, même s'ils sont pour l'instant dépourvus de capacités de déploiement cinétique.
La vision stratégique de la Défense avec une attention enfin portée aux drones
Lorsque, dès le tournant du siècle, tous les moyens militaires possibles sont utilisés dans la guerre mondiale contre le terrorismeLe drone s'impose de plus en plus comme une nécessité militaire impérieuse. Contre toute attente, de nouveaux modèles sont développés à une vitesse fulgurante, dotés de capacités de reconnaissance aérienne impressionnantes et de capacités d'armement alarmantes.
À cette époque, cependant, la véritable révolution dans l'utilisation mondiale des drones n'a eu aucun impact au sein du Département de la Défense belge. Le ministre André Flahaut a publié le plan stratégique de modernisation de l'armée belge 2000-2015 le 10 mai 2000. Cependant, l'exposé des motifs du plan ne mentionnait pas l'utilisation de drones. Pourtant, son prédécesseur avait obtenu l'approbation de l'achat du B-Hunter lors du Conseil des ministres du 10 décembre 1998. Son plan se distinguait toutefois par la suppression d'unités et le déclassement de matériel militaire. L'achat du B-Hunter et son utilisation pendant la période sous revue pour la reconnaissance aérienne tactique du champ de bataille par la Composante Terre méritaient certainement une attention accrue. Les hélicoptères d'observation et les avions de combat polyvalents au sein d'une composante aérienne européenne continueront pour l'instant d'assurer la mission de reconnaissance aérienne.
Lorsqu'un vent nouveau a soufflé au sein du ministère de la Défense fin 2014, un plan stratégique ambitieux s'est imposé. Le processus décisionnel visant à actualiser le plan stratégique existant, obsolète, a débuté au printemps 2015. Le 29 juin 2016, le Conseil des ministres a approuvé la vision stratégique de la Défense 2016-2030. Dans cette vision, les drones ont finalement reçu une part significative des investissements. Cette vision stratégique actualisée est devenue un véritable tremplin pour les drones militaires en Belgique, chaque branche des forces armées recevant une part. Peut-être devrions-nous entendre le ministre de la Défense Vandeput s'exprimer lors d'une interview quelques jours après cette approbation politique controversée : « Le gouvernement achètera également deux drones de reconnaissance, avec la possibilité d'acquérir quatre autres appareils européens ultérieurement. Ces derniers sont initialement destinés à des missions de reconnaissance, mais ils peuvent également être armés. » L'option de drones européens supplémentaires, et surtout l'armement potentiel des nouveaux drones, allait continuer à susciter de fréquents débats dans les années à venir.
Comme pour toute décision politique majeure – et a fortiori en matière de défense – les réactions sont inévitables. Malgré les investissements prometteurs, les colonnes des journaux continuent de dénoncer l'inaction de notre politique de défense au cours des dernières décennies. « En raison de la fédéralisation poussée de ce pays, ce que nous faisons ensemble est devenu secondaire. Nos militaires sont les premiers à en payer le prix. » Le titre suivant, paru en 2019, ne rassurera pas non plus les parlementaires négligents : « La défense est désormais officiellement en crise. »
Dès l'arrivée de Ludivine Dedonder au poste de ministre de la Défense fin 2020, les questions se sont multipliées. De tous côtés, la pression s'est accrue pour actualiser les plans d'investissement militaire de sa prédécesseure, en place depuis à peine quatre ans. Ce ne sont pas seulement les recommandations du comité stratégique de dix experts qui l'ont encouragée à agir rapidement et résolument. De fait, une vive inquiétude s'était fait jour dans les milieux européens quant à un éventuel ralentissement du généreux soutien des États-Unis à la sécurité de l'Europe d'après-guerre. L'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022 a fait taire tous les sceptiques quant à la nécessaire mise à jour du plan d'investissement 2016-2030. Le 2 mai 2022, le STAR (Sécurité et service – Technologie – Ambition – Résilience) a été déployé. Les drones continuent de bénéficier de l'attention nécessaire en tant qu'équipement militaire essentiel, et il est reconnu que nous devons être capables de lutter efficacement contre la menace qu'ils représentent pour notre société.
Les investissements annoncés pour la Défense au 21e À quelques exceptions près, les drones ont été déployés à un rythme modéré tout au long du siècle dernier. Ces acquisitions renforcent toutefois la confiance des armées dans leur capacité à rattraper modestement leurs partenaires européens et de l'OTAN en matière de déploiement de drones dans la guerre hybride moderne.
Nous passerons en revue l’acquisition de divers systèmes, que nous pourrons ensuite placer sur la chronologie comme « aujourd’hui » ou « demain ».
Le SkyGuardian, meilleur de sa catégorie pour la composante aérienne
Un prélude politique peu marquant
Dans la vision stratégique de défense du 29 juin 2016, l'acquisition prévue de deux drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) pour la période 2021-2025 représente un poste budgétaire important. Ce plan prévoit le remplacement progressif du B-Hunter de la 80e Armée de l'Air à partir de 2021.e Drone Smd. Dans ce délai relativement serré, le ministère de la Défense souhaite finaliser le cycle d'approvisionnement au plus vite. Le 9 février 2017, l'industrie a reçu une demande d'information (RFI) concernant le drone MALE. Dès le 3 mars 2017, l'entreprise israélienne Elbit a soumis un dossier contenant toutes les informations demandées concernant l'Hermes 900. Le 10 avril 2017, General Atomics et Israeli Aircraft Industries (IAI) ont fourni les explications nécessaires concernant respectivement le SkyGuardian et le Heron TP. Lors de la séance à huis clos de la commission des achats et des ventes militaires de la Chambre des représentants, le 30 janvier 2018, les membres de la commission ont été informés de l'état d'avancement du dossier et ont recommandé l'achat du SkyGuardian. Ces informations doivent rester confidentielles pour le moment.
Les détails de la situation sont devenus un peu plus clairs après que le cabinet a discuté de l'achat des drones MALE le 8 février 2018. Des titres tels que « L'armée belge se dote de drones aussi larges qu'un Boeing : ils peuvent même tirer des missiles » et « La Belgique devient-elle un client du Mossad israélien ? » ne sont que quelques-unes des nombreuses et diverses spéculations.
Fin mars 2018, la question des drones est entrée dans une période de profondes turbulences. Bien que le remplacement du F-16 ait été l'objectif principal à l'époque, l'opposition souhaitait également exploiter la décision imminente du gouvernement d'acquérir potentiellement le SkyGuardian. Les jeux politiques sont intemporels, mais, encouragés par des reportages médiatiques biaisés, l'opposition a voulu utiliser les armes les plus puissantes pour porter le coup de grâce à la question des drones. La question de savoir si l'armée a une fois de plus dissimulé des informations importantes devrait être clarifiée lors de la réunion de la Commission de la défense nationale (CLV) du 28 mars. Les sept porte-parole de l'opposition ont eu une heure et demie pour interroger le ministre Vandeput. Le rapport, intitulé « Dossier sur les capacités des drones »,système aérien sans pilote) du type moyenne altitude longue endurance (HOMME) » que le comité fonctionne à un niveau « élevé », du moins sur le sujet traité. Cependant, le contenu des discussions est d'un niveau inférieur.
En effet, les adversaires politiques se livrent à un travail de recherche complexe qui minimise complètement la nécessité d'un drone certifié. Il s'agit pourtant d'une exigence prioritaire pour le drone MALE. Le MALE belge sera certifié pour opérer en toute sécurité dans l'espace aérien civil, comme tout autre avion commercial. L'interrogatoire révèle que les interpellateurs se sont largement inspirés de la presse. L'article du 23 mars de De Morgen, intitulé « Le ministère de la Défense a-t-il également manipulé l'achat de drones à plusieurs millions de dollars ? », semble trouver un écho favorable, même au-delà des frontières linguistiques. Une fois de plus, le témoignage d'un lanceur d'alerte est produit, dénonçant la partialité lors du processus d'approvisionnement, instrument de la nouvelle culture politique.
Aucun des intervenants n'a tiré la sonnette d'alarme concernant le doublement des besoins précédemment formulés dans la vision stratégique. Après tout, en 2016, il y avait deux drones MALE. En 2018, personne n'a soulevé la moindre objection concernant l'exigence actualisée de deux systèmes, chacun équipé de deux drones MALE.
Le ministre Vandeput réfute tous les arguments faisant état d'une prétendue manipulation orchestrée par le ministère de la Défense. Il défend avec véhémence le travail d'état-major de son équipe drones, une pratique qui était l'exception plutôt que la règle pour ses prédécesseurs lors de projets d'acquisition similaires. Lors de l'audition, le ministre a également confirmé que le drone MALE sera bel et bien militarisé.
La réunion du CLV du 13 juin 2018 a une nouvelle fois interrogé le ministre sur l'acquisition des drones MALE. Peu d'informations nouvelles ont été recueillies lors de cette réunion. Le dossier d'acquisition est prêt depuis six mois et la décision appartient au gouvernement. Lors des réunions du CLV, le MALE 2025, nouveau fleuron de l'industrie aérospatiale européenne, a été temporairement mis de côté pour des raisons évidentes. Le ministre Vandeput a informé plusieurs personnes peu méfiantes que la Belgique ne pouvait pas encore s'associer à un fabricant européen, faute de drone MALE européen. Le ministre a également réaffirmé l'importance du Fonds européen de défense pour le développement et la production du MALE 2025, auquel la Belgique contribue également.
Le 25 octobre 2018, le gouvernement belge a finalement décidé d'acquérir deux systèmes, chacun équipé de deux SkyGuardian, pour un montant de 226 millions d'euros. Cette décision a été peu médiatisée, car le contrat du siècle pour le remplacement du F-16 était également à l'honneur ce jour-là. Le choix belge du SkyGuardian a été salué par les experts. Le SkyGuardian est tout simplement le meilleur choix. L'argumentaire de vente de General Atomics n'est certainement pas un vain mot. La conception de son homologue britannique, le Protector, a en effet déjà entraîné des retards, davantage d'ordre bureaucratique que technologique. La flotte de drones SkyGuardian dotera bientôt la Défense belge d'une capacité sans précédent grâce à Florennes.
Le plan STAR de mai 2022, qui modifiera la loi de programmation militaire, prévoit un troisième système avec deux SkyGuardian qui renforcera la flotte de drones de Florennes vers 2030. Ni le plan STAR ni l'achat supplémentaire de SkyGuardian n'ont suscité de troubles politiques. Les temps ont clairement changé.
Le SkyGuardian, un drone de classe mondiale
Bien que le SkyGuardian n'ait pas encore été déployé en opérations où que ce soit dans le monde en 2018, l'avion acquiert rapidement la pleine confiance nécessaire pour poursuivre la séquence de succès de ses prédécesseurs.
Avant de commencer le processus de conception, il faut remonter le temps. En 2012, General Atomics Aeronautical Systems Inc. (GA-ASI), fabricant de drones de reconnaissance et de combat réputés, tels que le Predator, le Reaper et le Gray Eagle, souhaitait révolutionner le développement des drones. L'entreprise, financée par ses propres moyens, souhaitait concevoir un drone qui serait le premier du genre à voler librement dans l'espace aérien civil.
Le prototype du nouveau-né, initialement connu comme une version homologuée du Predator B (Reaper ou MQ-9A), a effectué son vol inaugural le 17 novembre 2016. GA-ASI était alors particulièrement enthousiaste, et pas seulement à cause du succès de ce premier vol. En avril, la Royal Air Force (RAF) avait déjà décidé de remplacer sa flotte de Reaper par seize SkyGuardian MQ-9B, qui seront prochainement mis en service au Royaume-Uni sous le nom de Protector RG MK1.

Le 27 janvier 2017, GA-ASI a annoncé la présentation du SkyGuardian au Gray Butte Flight Operations Facility, près de Palmdale, en Californie. Des représentants de neuf pays, dont la Belgique, ont été longuement informés sur le SkyGuardian, véritable prouesse technologique. La délégation présente a été profondément impressionnée par les capacités du drone le plus révolutionnaire du moment. GA-ASI a également annoncé que le SkyGuardian sera pleinement conforme à la norme OTAN cruciale STANAG (Accord de normalisation) 4671, une première pour un drone. La réglementation relative à la navigabilité des drones est primordiale. Cette norme est également essentielle pour les raisons suivantes : sécurité et fiabilité, interopérabilité, certification et réglementation, efficacité opérationnelle, rentabilité, innovation et développement.

Le leader mondial de la production de drones MALE saisit chaque occasion pour promouvoir le SkyGuardian. Le vol de 48,2 heures effectué en mai 2017 est bien plus qu'une simple prouesse. Le vol transatlantique de 24 heures et 2 minutes effectué les 10 et 11 juillet 2018, de Grand Forks (Dakota du Nord) à Fairford (Royaume-Uni), pour célébrer le centenaire de la RAF, est également une réussite remarquable dans le monde des drones. La RAF souhaite peut-être aussi profiter de cet anniversaire pour faire comprendre que l'aviation militaire a atteint un tournant.
Maintenant que les bases d'un succès sont réunies, nous pouvons brièvement expliquer les capacités technologiques du SkyGuardian. Nous nous concentrerons naturellement sur le SkyGuardian belge, identique à 90 % au Protector britannique.

L'illustration des caractéristiques générales du MQ-9B peut être complétée par quelques caractéristiques clés. Ses neuf supports – un ventral et huit sous l'aile – peuvent emporter une charge utile de 2 155 kg. Sa capacité interne est de 363 kg. Son altitude de vol normale est supérieure à 40 000 pieds, au-dessus du niveau de la circulation aérienne civile traditionnelle.

Lorsque GA-ASI a lancé son ambitieux projet en 2012 visant à développer un drone capable d'opérer dans le respect des exigences strictes de navigabilité de l'espace aérien civil, l'entreprise a surmonté de nombreux obstacles conceptuels. La conception et les tests du radar Due Regard (DRR) se sont révélés particulièrement complexes. Le DRR est le système de capteurs responsable de la connaissance situationnelle dans l'espace aérien, permettant d'éviter les collisions en vol et d'accroître ainsi la sécurité lors des opérations, qu'elles soient autonomes ou manuelles. Cet outil de détection et d'évitement (DAA) est une exigence incontournable dans tout espace aérien et s'applique aux aéronefs coopératifs comme non coopératifs. Pour les aéronefs coopératifs, la solution au problème du DAA est relativement simple : ils disposent d'un transpondeur qui interagit activement avec les systèmes radar au sol et en vol en échangeant des signaux contenant des informations d'identification, d'altitude et d'autres données pertinentes. Cela permet une gestion efficace, mais surtout sûre, du trafic aérien grâce à la réponse automatisée de l'aéronef coopératif ou à l'exécution des ordres des contrôleurs aériens. Le package DAA du MQ-9B, qui fonctionne en conjonction avec l'avion coopératif, comprend l'ADS-B, l'IFF et le TCAS (Traffic Collision Avoidance System).
Pour les aéronefs non coopératifs, le DRR, agissant comme un radar air-air, sera capable de détecter un risque de collision. Dans ce cas, les algorithmes, déclenchés par les données du DRR, forceront le MQ-9B à effectuer une manœuvre d'évitement de manière autonome. Cependant, certaines situations, comme en espace aérien contrôlé, peuvent nécessiter que les pilotes de drones réagissent en modifiant l'altitude et/ou la direction de vol.
Bien que le DRR soit prêt à être installé, les SkyGuardian seront livrés en 2024 sans le DRR. S'agit-il de problèmes contractuels ou s'agit-il en réalité d'attendre un nombre suffisant de clients pour maintenir les coûts de production de la version de série du DRR dans des limites raisonnables ? Le nombre de clients a déjà considérablement augmenté en 2024. On peut donc espérer que le MQ-9B sera entièrement équipé de la technologie unique que le DRR représente toujours pour tous les utilisateurs dans un délai raisonnable. Cela profiterait à la campagne de promotion de GA-ASI pour les années de développement de son drone haut de gamme. Par ailleurs, il convient de noter que le MQ-9B est également équipé pour éviter les phénomènes météorologiques extrêmes en vol.
Une deuxième réalisation révolutionnaire, unique dans la catégorie des drones MALE, mérite assurément notre attention. Il s'agit du concept SatCom Autoland, qui permet au SkyGuardian de décoller et d'atterrir automatiquement grâce à sa connexion à des satellites redondants et sécurisés. Les réseaux de fibre optique transcontinentaux, tels que ceux requis pour le déploiement du MQ-9A depuis les États-Unis, ne sont plus nécessaires. Toutes les activités principales de contrôle du drone et d'exploitation de ses données sont entièrement réalisées depuis la base principale. Dans le jargon de l'industrie, on parle alors de « Full Remote Split Operations ». Un exemple concret illustre ce que cela signifie. Imaginons que la Belgique décide de déployer un MQ-9B pour observer les activités militaires dans la région frontalière entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Un SkyGuardian, soutenu par une petite équipe, sera déployé à Kisangani, en RDC, pour préparer les vols et effectuer les activités de maintenance. Dès qu'un vol est planifié, l'équipage prépare le MQ-9B pour le décollage. À Florennes, le système de contrôle au sol (GCS), ou cockpit, est entièrement piloté. Là, le télépilote (TP) lancera, d'une simple pression sur un bouton, le MQ-9B depuis le parking de Kisangani vers la piste. Après un vol discret et persistant, hors de portée de la plupart des systèmes de défense aérienne portables, l'appareil reviendra de manière totalement autonome après avoir terminé sa mission de reconnaissance. Pendant le vol, l'opérateur de capteurs (OS) et le coordinateur du renseignement de mission (MIC) du GCS prendront également les mesures nécessaires.
SkyGuardian innove également dans un troisième domaine technologique. La séparation du logiciel de contrôle de l'appareil et du logiciel des capteurs offre des avantages indéniables. Cette architecture ouverte évite la recertification coûteuse et fastidieuse de l'ensemble du système lors de l'intégration de nouvelles charges utiles. Les capteurs peuvent ainsi être intégrés virtuellement dans un seul appareil. plug and play le mode peut être ajusté de manière modulaire.
Faits intéressants sur le programme

Les spécifications pour l’acquisition du drone MALE incluent une exigence qui est une priorité pour pratiquement tous les nouveaux achats du ministère de la Défense : l’achat doit permettre une collaboration avec des partenaires européens.
Obtenir cette condition sine qua non devient un jeu d'enfant lorsque vous achetez le SkyGuardian. L'approche de la RAF client principal du programme est évident. En avril 2023, la Belgique sera le premier participant international à signer le protocole d'accord d'adhésion à l' MQ-9B Le Programme de coopération internationale (MICP), récemment lancé par la RAF, permet aux pays membres de collaborer dans des domaines tels que la certification, la navigabilité, la formation, le soutien logistique et le développement de capacités futures. L'objectif clair de cette collaboration est l'interopérabilité et la réduction des coûts pour tout investissement négocié en groupe avec GA-ASI. La dynamique du MICP est attestée par les résultats prometteurs de la réunion d'avril 2024 à la base aérienne de Cranwell, à laquelle dix pays ont déjà participé.

Début septembre 2021, une équipe de techniciens belges de la base RAF de Waddington pourra découvrir le SeaGuardian, cousin du SkyGuardian, avec sa nacelle ventrale spécialement conçue pour les missions au-dessus de la mer. Le SeaGuardian effectuera également une tournée promotionnelle à Leeuwarden, aux Pays-Bas.

Sur le plan organisationnel, le 4 mai 2023 est une date importante. Ce jour-là, la 2e Escadrille sera réactivée en tant qu'unité organique du 2WTAC de Florennes. L'escadrille, dont elle est racines Implanté pendant la Première Guerre mondiale, il a été déclassé le 20 avril 2001, lors de la réduction des effectifs du ministère de la Défense. L'escadron où j'ai appris mon métier il y a plus d'un demi-siècle prendra désormais en charge le SkyGuardian. Le 80e Le drone Smd, qui peut se prévaloir d’un excellent palmarès avec son B-Hunter, cessera donc d’exister.

Quiconque visitera Florennes en 2024 sera probablement impressionné par l'importante activité de construction qui permettra notamment l'arrivée des premiers F-35 en 2025. Cependant, une autre étape importante sera franchie le 4 juillet 2022. Ce jour-là, la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, posera la première pierre du projet d'infrastructure du MQ-9B. Les plans de base ont déjà été mis à jour afin de prévoir l'espace nécessaire à l'installation du troisième système SkyGuardian vers 2030. D'ici fin mars 2024, la 2e Escadrille pourra emménager dans la nouvelle infrastructure pour préparer l'arrivée du MQ-9B.

L'arrivée de la nouvelle flotte est attendue avec une certaine impatience. La livraison d'équipements militaires à la date contractuelle est devenue une exception mondiale. L'article de l'agence de presse Belga du 10 octobre 2023 n'est donc pas vraiment une surprise. « Le ministère de la Défense a reconnu lundi que des retards étaient survenus dans le programme MQ-9B, ce qui signifie que la livraison du premier système a été reportée à septembre 2024. Ce retard est lié au logiciel, qui doit disposer des certifications nécessaires pour nous permettre de voler en toute sécurité dans l'espace aérien civil », selon le ministère de la Défense, qui souligne qu'il n'est pas inhabituel que des programmes d'une telle envergure soient retardés. Par ailleurs, une source militaire fiable a confirmé que le premier MQ-9B arrivera probablement à sa base d'attache vers la fin de l'année.
La Belgique voit bien sûr la tempête se préparer depuis un certain temps déjà. Malgré de nombreux retards, le premier Protector de la RAF a finalement été livré à sa base d'attache, la RAF Waddington, le 29 septembre 2023. Le 31e escadron de la RAF, dissous le 14 mars 2019 avec son Tornado GR4, y sera équipé de seize Protector. Le 56e escadron de la RAF accueillera les experts pour les essais, l'évaluation et la formation. Le premier vol local du Protector à Waddington aura lieu le 17 novembre 2023.

La Belgique a la chance que la RAF, en tant que partenaire du MICP, ouvre la voie au déploiement du MQ-9B dans l'espace aérien britannique non militaire. Il faut espérer que les frictions précédentes avec l'Autorité de l'aviation civile britannique sont désormais définitivement résolues. La présence permanente d'un observateur belge à Waddington représente une valeur ajoutée significative pour l'intégration future du SkyGuardian dans l'espace aérien belge et pour la poursuite de son introduction opérationnelle à Florennes.

Une étape importante dans la mise en service du MQ-9B sera franchie au premier trimestre 2024. Les six premiers équipages débuteront leur formation de base à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, comprenant un entraînement au sol et un simulateur de vol. L'entraînement en vol réel suivra ensuite depuis El Mirage, en Californie. Courant 2024, le cycle complet de formation, y compris le module tactique, sera achevé pour ces six premiers équipages au tout nouveau centre d'entraînement international de la RAF Waddington. Début 2025, la prochaine promotion de six équipages suivra l'intégralité des formations de base et tactique à la RAF Waddington.
Plusieurs étapes restent à franchir pour que le 2e Escadron soit pleinement opérationnel. La capacité opérationnelle initiale, avec six équipages opérationnels, pourrait être atteinte au premier trimestre 2025. La pleine capacité opérationnelle, avec douze équipages pour quatre MQ-9B, comme plateforme pour la mission ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance), est attendue un an plus tard. D'ici là, le 2e Escadron constituera un défi majeur, non seulement pour être prêt techniquement – y compris pour les réseaux de communication – mais aussi pour remplir la structure organisationnelle prévue avec les 72 fonctions désignées. Le personnel spécialisé en PED (Traitement, Exploitation, Diffusion), chargé du traitement des renseignements alimentant le GCS, ne fait pas partie de la structure organisationnelle de l'escadron SkyGuardian.
Une fois que le 2ème Esc sera entièrement équipé et formé pour déployer ses quatre MQ-9B de manière opérationnelle, le niveau d'ambition actuel deviendra atteignable : seize heures de vol par jour pour une période de déploiement d'un an.


Au sein de la nouvelle infrastructure, le poste de pilotage, ou GCS, sera le centre névralgique du déploiement de cette technologie exceptionnelle. Trois personnes travaillent dans cet environnement de travail ergonomique. Le SO est le sous-officier qui pilote la charge utile (système électro-optique, infrarouge, radar à synthèse d'ouverture, indicateur de cible mobile au sol). Le MIC est l'officier du renseignement qui se concentre sur toutes les données ou images critiques et assure la diffusion nécessaire. Il est également le chef de mission. Enfin, il y a le RP, l'officier qui pilotera le SkyGuardian pendant toute la durée de son vol. La sélection, la formation et la qualification de cette dernière catégorie constituent un processus dans lequel la Belgique s'est également inspirée des années d'expérience des utilisateurs anglo-saxons de drones MALE. L'objectif sera d'attribuer un tiers des postes de RP à des pilotes qualifiés (de préférence expérimentés sur F-16) et deux tiers à d'autres pilotes susceptibles d'obtenir la licence de RP (y compris le personnel non navigant ayant suivi avec succès la formation de base spécifique au vol et les anciens élèves-pilotes ayant échoué à leur formation avancée au vol). Différents simulateurs seront disponibles tant lors de la formation que lors de la formation continue des équipages opérationnels.

Un autre fait intéressant est la participation de l'industrie belge au programme. La compensation économique est provisoirement estimée à 100 millions d'euros. Le contrat de SABCA est conséquent, avec sa production de radômes pour tous les MQ-9B et avec le contrat de maintenance du servo-actionneurs et les sondes. La livraison des écrans de la flotte mondiale de MQ-9B par ScioTeq, anciennement Barco, est également significative. L'engagement de GA-ASI à impliquer les entreprises belges dans le programme depuis 2019 est illustré par l'événement annuel Blue Magic Belgium. Ces dernières années, une cinquantaine d'entreprises ont pu présenter leurs idées et leurs compétences à l'industriel américain.
Pour ceux qui s'inquiètent de l'intégration de l'espace aérien, nous pouvons nous référer aux expériences de nos voisins du Sud. L'expérience française d'intégration de l'espace aérien du début du XXIe Après un siècle de tentatives pour développer un drone MALE, le Harfang a vu le jour. Construit par EADS (European Aeronautic Defence and Space), cet avion est basé sur l'IAI Heron. Cependant, son utilisation militaire en Afghanistan et en Afrique se révèle infructueuse. De plus en plus désespérée, l'Armée de l'air tente d'acquérir le Reaper. L'aversion généralisée de la France pour l'achat de matériel militaire américain est finalement surmontée en mai 2013. Avec ses douze Reaper, la France rejoint le Club européen des Reaper. Les deux premiers appareils seront disponibles dans la région du Sahel, en Afrique centrale, avant la fin de l'année. Les autres seront livrés d'ici 2019. Pour l'instant, le Reaper français n'est pas autorisé dans l'espace aérien français.

Les choses ont rapidement changé. Le 4 juillet 2017, le MQ-9A français effectuait son premier vol en France depuis la base aérienne de Cognac-Châteaubernard. Le 14 juillet, nous avons vu le Reaper survoler Paris, où l'appareil faisait partie du système de sécurité du défilé militaire. Le président Donald Trump était également ravi ce jour-là. Aux côtés de son nouveau collègue Emmanuel Macron, il a appris que, haut dans le ciel, un produit américain de haute technologie surveillait leur sécurité. Cinq ans plus tard, on pourrait parler d'une autre première française, voire mondiale. Le 14 juillet, c'est un Reaper, piloté depuis l'épicentre des drones de Cognac, qui a clôturé le défilé aérien au-dessus des Champs-Élysées. L'intégration du Reaper dans l'un des espaces aériens les plus fréquentés d'Europe s'est déroulée sans problème ce jour-là. Le drone sera également utilisé pour sécuriser l'espace aérien parisien pendant les Jeux olympiques de juin 2024.


L'intégration dans l'espace aérien de nos voisins de l'Est a été moins aisée. Des années de tentatives pour faire évoluer le drone Heron 1 MALE dans l'espace aérien allemand à des fins d'entraînement ou d'exercices ont été brutalement interrompues. aucunCes appareils sont loués à Israël depuis de nombreuses années par l'intermédiaire d'Airbus Defence and Space et ont prouvé leur fiabilité opérationnelle à l'étranger. Lorsque la commission du budget du Bundestag a approuvé le programme d'essais du Heron TP – une version stratégique du Heron 1 – dans l'espace aérien allemand début novembre 2023, des résultats encourageants ont rapidement été obtenus. Le 15 mai 2024, le Heron TP a effectué son vol historique depuis la base aérienne de Jagel, dans le Schleswig. Cependant, les médias ont exagéré la réalité en saluant cet exploit avec une fierté compréhensible. Cependant, le Heron TP n'est pas le premier drone de sa catégorie à être certifié selon les normes strictes de l'OTAN, le STANAG 4671. Le SkyGuardian est le premier. Cette fois, la Luftwaffe avait bien pris ses précautions pour éviter un second fiasco aux graves conséquences financières et politiques. En 2013, le contrat d'achat de l'EURO HAWK avait été annulé prématurément, l'appareil évoluant dans l'espace aérien allemand sans respecter le STANAG 4671.

Le fait que non seulement l’intégration dans l’espace aérien mais aussi d’autres problèmes puissent entraver le déploiement d’un drone MALE est une histoire suisse avec une touche belge.
En juin 2014, l'agence suisse d'approvisionnement militaire a décidé de remplacer ses drones existants par des Hermes 900, un produit de la société israélienne Elbit Systems, d'ici 2020. Après quelques querelles politiques concernant l'achat de technologie militaire israélienne, le Parlement suisse a décidé le 7 septembre 2015 d'acheter six avions Hermes 900.
Elbit Systems lance une vaste campagne marketing depuis l'été 2018. La norme STANAG 4671 en est l'axe central, car l'Hermes 900 sera intégré en toute sécurité dans l'espace aérien civil et évoluera dans le même environnement que les avions habités. Suite à un accident – dû à un défaut de conception structurelle – survenu en Israël en août 2020, le programme a subi un retard initial. Les vols d'essai pourraient reprendre relativement prochainement. Cependant, le système « Détection et Évitement » ne devrait pas être disponible avant 2024.
Les deux premiers appareils seront livrés à l'Office fédéral de l'armement début mars 2022. Le troisième drone arrivera en Suisse en octobre. Le 30 janvier 2023, les drones pourront commencer leurs vols d'essai nationaux, qui seront temporairement interrompus en mars 2023 en raison d'un incident moteur sur l'Hermes 900.
Entre-temps, un problème supplémentaire est apparu. En raison de l'instabilité au Moyen-Orient et des restrictions de voyage, les spécialistes suisses ne sont actuellement pas en mesure d'effectuer les tâches nécessaires en Israël. En janvier 2024, le contrat Hermes 900 sera modifié et prévoit une prolongation du projet de deux ans, jusqu'à fin 2026. Elbit Systems versera à la Suisse la compensation financière nécessaire.
Le lien entre la Belgique et l'affaire des drones suisses remonte à 2018, lorsqu'un lobbyiste et ancien responsable militaire, entre autres, a plaidé en faveur de l'achat de l'Hermes 900 auprès de la Commission de la défense nationale. L'achat du SkyGuardian nous a sauvés d'un désastre à la suisse.

Avec l'introduction du SkyGuardian, la composante aérienne réalisera un véritable bond en avant. En effectuant des missions de reconnaissance polyvalentes, l'avion contribuera significativement à la sécurité collective, en étroite collaboration avec un nombre croissant de partenaires. Les missions de soutien continu aux services de police, de douane et de protection de l'environnement contribueront également significativement à la sécurité au-dessus du territoire national.
Les informations recueillies par le MQ-9B sont exceptionnellement complémentaires à celles des autres acteurs et contribuent à un renseignement optimal lorsqu'elles sont correctement agrégées, analysées et diffusées. Il n'existe toujours pas d'accord politique concernant le déploiement cinétique du SkyGuardian en 2024.
L’avenir proche prouvera que le SkyGuardian de Florennes est véritablement le meilleur de sa catégorie, avec une valeur ajoutée potentiellement significative pour les clients militaires et civils.

